L’efficacité et la sécurité du traitement de l’ostéoporose à long terme est importante à connaître du fait de la nature chronique de cette maladie. L’efficacité et la sécurité à long terme du dénosumab (Prolia®, laboratoire Amgen), qui est largement utilisé dans le traitement de l’ostéoporose des femmes ménopausées, ont été analysées dans une étude multicentrique randomisée en double insu versus placebo, de phase 3, FREEDOM.
L'étude a été menée chez des femmes ménopausées âgées de 60 à 90 ans, ayant une ostéoporose et qui ont été enrôlées dans 214 centres d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Amérique Latine et d’Australie et qui ont été assignées de manière randomisée à recevoir 60 mg de dénosumab en sous-cutané ou du placebo tous les 6 mois pendant 3 ans. Toutes les participantes qui ont terminé l’essai FREEDOM sans arrêter le traitement ou sans oublier une dose, pouvaient être enrôlées dans l’étude d’extension ouverte qui devait durer 7 ans et pendant laquelle toutes les femmes recevaient du dénosumab. Les données représentent donc 10 ans de traitement par dénosumab chez des femmes qui ont reçu le dénosumab pendant 3 ans et ont continué dans la phase d’extension (groupe à long terme) et également jusqu’à 7 ans chez des femmes qui ont reçu 3 ans de placebo puis sont passées au dénosumab dans la phase d’extension (groupe crossover). Entre août 2004 et juin 2005, 7 808 femmes ont été enrôlées dans l’étude FREEDOM ; 5 928 (76 %) étaient éligibles pour poursuivre dans l’étude d’extension et sur ces 5 928, 4 550 (77 %) ont été enrôlées dans la phase d’extension. 2 343 femmes ont reçu le traitement à long terme pendant 10 ans et 2 207 ont reçu le placebo puis le dénosumab dans le groupe cross-over et cela entre août 2007 et juin 2008. 2 626 femmes (1 343 du groupe long terme et 1 283 du groupe cross-over) ont fini l’étude d’extension. L’incidence annuelle des effets secondaires chez tous les sujets recevant le dénosumab a diminué, passant de 165.3 à 95.9 pour 100 participantes/année sur les 10 années. Les taux d’effets secondaires graves sont généralement restés stables au cours du temps, variant entre 11.5 et 14.4 pour 100 participantes/année. Une fracture fémorale atypique est survenue dans chacun des groupes au cours de la phase d’extension. Sept cas d’ostéonécrose de la mâchoire ont été rapportés dans le groupe à long terme et 6 cas dans le groupe cross-over. L’incidence annuelle de nouvelles fractures vertébrales (entre 0.90 % et 1.86 %) et de fractures non vertébrales (entre 0.84 % et 2.55 %) est restée basse au cours de la phase d’extension, similaire aux taux observés dans le groupe dénosumab au cours des 3 premières années de l’étude FREEDOM et inférieure au taux projeté pour une cohorte virtuelle traitée par placebo au long terme. Dans le groupe traité à long terme (10 ans), la DMO a augmenté de 21.7 % au niveau du rachis lombaire, de 9.2 % au niveau de la hanche, de 9 % au niveau du col fémoral et de 2.7 % au niveau du radius. Dans le groupe cross-over, la DMO a augmenté de 16.5 % au niveau lombaire, de 7.4 % au niveau de la hanche, de 7.1 % au niveau du col fémoral et de 2.3 % au niveau du radius. Les effets secondaires, peu nombreux, avec une incidence basse de fracture en comparaison de ce qui était observé au cours de l’étude initiale et la poursuite de l’augmentation de la densité minérale osseuse sans plateau confirment l’efficacité du denosumab dans l’ostéoporose post-ménopausique.
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