La gynécomastie est une prolifération bénigne de tissu mammaire, assez fréquente et qui nécessite un bilan étiologique précis parce qu’elle peut représenter le premier symptôme d’une pathologie sous-jacente. Savoir s’il faut ou non faire un bilan très approfondi chez les hommes qui développent une gynécomastie reste un sujet de controverse.
Une équipe danoise rapporte son expérience sur une série de 786 hommes adultes consultant pour gynécomastie et chez qui un bilan très complet a été réalisé. La période d’observation s’est étalée entre 2008 et 2011 et tous les hommes avec un diagnostic de gynécomastie ont été inclus dans cette série. Ils ont eu un examen andrologique, une échographie des testicules et une évaluation hormonale. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 35 ans (18 à 91 ans) et l’ancienneté de la gynécomastie était de 1.2 an. 25 % des sujets avaient développé leur gynécomastie avant l’âge de 18 ans. La gynécomastie était bilatérale chez 52 % des patients et unilatérale dans l’autre moitié. Chez les hommes qui avaient développé leur gynécomastie au moment de la puberté (n = 196), l’âge médian de début de la gynécomastie était de 14 ans. Sur ces 196 patients, 14 (7 %) avaient une cause identifiable de gynécomastie (syndrome XYY, consommation excessive de cannabis, utilisation de stéroïdes anabolisants…) mais la majorité (93 %) n’avait aucune pathologie sous-jacente détectable malgré une investigation extensive ; ils ont donc été classés comme ayant une gynécomastie pubertaire persistante. Chez 590 patients, la gynécomastie est apparue à l’âge adulte, après l’âge de 18 ans (75 %). L’âge moyen au début de la gynécomastie était de 42 ans, l’utilisation d’un stéroïde anabolisant (n = 76) ou de cannabis (n = 3) a été considérée comme la cause du développement de cette gynécomastie. Sur les 511 hommes restants, des problèmes testiculaires étaient la cause principale de gynécomastie chez 91 hommes (17.8 %), avec un certain degré d’hypogonadisme chez 79 hommes (15.4 %), un diagnostic de syndrome de Klinefelter chez 6 (1.2 %) et de tumeur testiculaire chez 6 (1.2 %). L’utilisation concomitante ou récente de médicaments connus pour être associés au développement d’une gynécomastie pour diverses comorbidités était la seconde cause la plus fréquente (n = 85, soit 16.6 %). L’étiologie est restée inexpliquée chez 282 hommes, soit 57 % des patients. Cette étude souligne donc qu’il reste important de faire une évaluation poussée en présence d’une gynécomastie à la recherche d’une cause sous-jacente… mais que souvent aucune cause n’est retrouvée !
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