Inhibiteurs de SGLT2 : diminution des hospitalisations des patients en insuffisance cardiaque

30/09/2020 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA Diabétologie

L’étude DAPA, qui évaluait la dapagliflozine, et l’étude EMPEROR, qui évaluait l’empagliflozine, ont montré que l’inhibition de SGLT2 réduisait le risque combiné de décès cardiovasculaires et d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque chez les patients ayant une insuffisance cardiaque avec diminution de la fraction d’éjection, qu’ils aient ou non un diabète. Cependant, aucune de ces études n’avait une puissance suffisante pour évaluer l’effet de ces traitements sur les décès cardiovasculaires ou sur les décès quelle qu’en soit la cause ou pour caractériser les effets dans des groupes importants sur le plan clinique. C’est ce qui a amené à faire une méta-analyse des deux études. Lorsqu’on combinait les deux études (8 474 patients), l’effet estimé du traitement a été une réduction de 13 % de la mortalité globale (HR poolé = 0.87 ; IC 95 % = 0.77 à 0.98, p = 0.018) et une réduction de 14 % des décès cardiovasculaires (HR = 0.86 ; 0.76 à 0.98, p = 0.027). L’inhibition de SGLT2 était associée à une réduction relative de 26 % du risque combiné de décès cardiovasculaire ou de 1ère hospitalisation pour insuffisance cardiaque (0.74 ; 0.68 à 0.82, p < 0.0001) et par une diminution de 25 % du critère composite d’hospitalisation répétée pour insuffisance cardiaque ou de décès cardiovasculaire (HR = 0.75 ; 0.68 à 0.84, p < 0.001). Le risque de survenue du critère composite rénal était aussi réduit (HR = 0.62 ; 0.43 à 0.90, p = 0.013). L’effet poolé du traitement montrait des bénéfices constants quels que soient les sous-groupes en fonction de l’âge, du sexe, de l’existence ou non d’un diabète, du taux de filtration glomérulaire basal. En conclusion, les effets de l’empagliflozine et de la dapagliflozine sur les hospitalisations pour insuffisance cardiaque étaient constants dans les 2 études indépendantes et suggèrent que ces médicaments pourraient aussi améliorer les complications rénales et réduire les décès, quelle qu’en soit la cause, ainsi que les décès cardiovasculaires chez les patients ayant une insuffisance cardiaque avec diminution de la fraction d’éjection.

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