L’équipe de médecine hyperbare de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) vient de lancer une étude clinique pour évaluer les bénéfices de la plongée sous-marine sur le stress post-traumatique des victimes des attentats de novembre 2015.
On estime qu’entre 60 et 80% des individus soumis à une expérience traumatique sévère développeront un trouble de stress post-traumatique (TSPT). L’arsenal thérapeutique disponible (antidépresseurs, thérapies cognitives) ne permet pas un rétablissement pour tous les patients. 30 % environ ne répondent pas aux traitements et 40% de ceux qui se rétablissent présenteront une rechute dans l’année. Le TSPT est en effet un trouble chronique marqué par des reviviscences fréquentes de l’événement traumatique avec un débordement émotionnel, des peurs, des perturbations de la vie socio-affective favorisant un isolement et des difficultés à sortir de chez soi. L’équipe de médecine hyperbare de l’AP-HM vient de lancer une étude clinique pour évaluer les bénéfices de la plongée sous-marine sur le stress post-traumatique des victimes des attentats de novembre 2015. Ce projet fait suite à l’étude DivStress, réalisée à Marseille avec l’UCPA en 2015, qui a permis de démontrer le bénéfice de la plongée sur le stress perçu et la capacité à gérer l’imprévu chez des sujets ‘’sains’’. Dans cette nouvelle étude, une équipe composée de médecins, de chercheurs et d’instructeurs de plongée va suivre une quarantaine de personnes. Elle aura pour cadre la réserve Cousteau à Bouillante, en Guadeloupe, un lieu adapté qui présente toute l’année des conditions de plongée et un climat compatibles avec l’état de stress des sujets afin de ne pas rajouter de l’anxiété : profondeur limitée, température agréable de l’eau, visibilité excellente et absence de courant. Ce sera l'occasion pour les victimes "de devenir les principaux acteurs dans la recherche thérapeutique et non plus de simples consommateurs de soins, ce qui permet de les valoriser et de leur donner espoir en pleine période des commémorations des attentats de novembre 2015", précise le Dr Mathieu Coulange, chef du service de médecine hyperbare, subaquatique et maritime de l’hôpital Sainte-Marguerite (AP-HM). L’étude, intitulée DivHope, est menée par le médecin en chef Marion Trousselard de l’Institut de recherche biomédicale des armées (Irba), et l’équipe de médecine hyperbare de l’AP-HM. Le programme associe la plongée à des techniques de relaxation subaquatiques: un entraînement de l’esprit à vivre le moment présent, en immersion, via une attention soutenue aux mouvements respiratoires et aux informations corporelles, à l’instar des pratiques méditatives classiques. "i les résultats attendus sont confirmés, cette pratique de la plongée ’’améliorée’’ s’inscrira comme une nouvelle technique de prise en charge complémentaire pour la régulation du stress et des émotions, l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie", souligne Frédéric Bénéton, consultant dans le domaine des sciences de la vie, qui coordonne le projet avec l'appui de la Fondation d’aide aux victimes du terrorisme. Elle pourra être mise en œuvre non seulement au profit de la population générale, mais également dans les populations à risques exposées à des stress intenses, voire traumatiques (militaires, pompiers…).
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