Patient Covid sous oxygène : la prise en charge à domicile possible sous conditions

10/11/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

En complément de ces recommandations sur le dépistage et le traitement des patients suspects de Covid en médecine de ville, la Haute Autorité de santé (HAS) publie des réponses rapides sur la prise en charge à domicile de patients nécessitant une oxygénothérapie. Elle y définit les critères d’éligibilité des patients, les conditions de la mise en œuvre de l’oxygénothérapie, le suivi et la coordination nécessaires pour garantir la sécurité des soins. Il s’agit de pouvoir désengorger les services hospitaliers quand cela est envisageable. Pour la HAS, il est possible de prendre en charge un patient oxygéno-requérant à domicile s’il sort d’une hospitalisation mais que son état permet le retour à domicile (poursuite du sevrage d’oxygénothérapie avec un besoin < à 4 L/mn). Les autres cas concernent "exceptionnellement" des malades dont l’état de santé permet une prise en charge initiale à domicile, avec l’objectif de rétablir la saturation sanguine en oxygène (SPO2) au-dessus de 92% au repos. Le patient doit, en outre, "être autonome, disposer d’un domicile salubre, avec la présence permanente d’un tiers, être situé à moins de 30 minutes d’un établissement de santé de référence disposant d'une structure d'urgence ou d'un SMUR de proximité", précise la HAS. En revanche, en cas de facteur de risque, la prise en charge ambulatoire est contre-indiquée : pathologie chronique (diabète, insuffisance rénale) non stabilisée, d’une obésité morbide, les patientes enceintes… Il existe aussi des critères mineurs de contre-indication : un âge supérieur à 70 ans, une pathologie cardiovasculaire, une cirrhose, un diabète équilibré…). L’hospitalisation est nécessaire en cas de présence de deux de ces critères mineurs. La décision doit bien sûr être partagée entre le patient et son médecin, en lien avec le service de référence. Le reste du traitement comprend une anticoagulation prophylactique de 7 à 10 jours, et une corticothérapie pendant 5 à 10 jours. S’y ajoutent l’hydratation, une alimentation équilibrée et le paracétamol à visée antipyrétique et antalgique. Les AINS ne sont pas recommandés. Et l’antibiothérapie ne doit pas être systématique. Une surveillance rapprochée sera mise en place. Elle sera pluriprofessionnelle (infirmier, kinésithérapeute, prestataire d’oxygénothérapie), coordonnée par le médecin généraliste, et en lien avec une équipe hospitalière de référence.

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Michel Lemariey-Barraud

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