Syndrome des ovaires polykystiques chez les femmes non obèses : associer la metformine aux contraceptifs oraux permet de préserver le métabolisme glucidique

26/06/2023 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Le syndrome des ovaires polykystiques semble associé à une augmentation de l’incidence des troubles métaboliques comme l’obésité, la dyslipidémie, l’hyperinsulinémie et l’insulinorésistance qui augmentent le risque de diabète sucré, et de maladies cardiovasculaires.

Les contraceptifs oraux sont considérés comme les traitements de première ligne chez les femmes ayant un syndrome des ovaires polykystiques et qui ne souhaitent pas de grossesse. Cependant, la sensibilité à l’insuline semble altérée après 6 mois de traitement estroprogestatif avec de fortes doses d’estrogènes. De plus, compte tenu des potentiels effets secondaires cardiovasculaires et métaboliques des contraceptifs oraux chez les femmes ayant un syndrome des ovaires polykystiques, l’altération de la tolérance au glucose et les possibles effets sur le métabolisme posent problèmes. C’est la raison pour laquelle l’association des contraceptifs estroprogestatifs avec la metformine en première ligne pourrait être intéressante.  

Afin de comparer l’efficacité des contraceptifs oraux combinés à la metformine aux contraceptifs oraux seuls sur les effets métaboliques chez les femmes ayant un syndrome des ovaires polykystiques non obèses, une analyse avec revue systématique de la littérature et méta-analyse a été menée.  

Sur 396 études identifiées, 14 essais randomisés contrôlés ont été inclus pour l’analyse, portant sur un total de 707 femmes. Il s’agissait de femmes non obèses. L’association contraceptifs oraux + metformine modifie de manière significative la glycémie à jeun (différence moyenne = -0.21 ; IC 95 % = -0.31 à -0.12 ; p < 0.00001) et modifie l’insulinémie à jeun (différence moyenne = -2.54 ; -4.04 à -1.04 ; p = 0.0009) à la fin de l’étude en comparaison de la prescription d’estroprogestatifs combinés seuls chez les femmes ayant un syndrome des ovaires polykystiques et non obèses. En revanche, il n’y avait pas de différence statistiquement significative de l’insulinorésistance évaluée par le modèle HOMA, pas non plus de variation significative du HDL, du LDL cholestérol et du cholestérol total ou des triglycérides à la fin de l’étude entre les deux groupes.  

En conclusion la metformine, par son effet positif sur la clairance de l’insuline, en combinaison avec les estroprogestatifs, améliore le métabolisme glucidique et représente donc une bonne alternative thérapeutique chez les femmes non obèses ayant un syndrome de ovaires polykystiques en combinaison avec les estroprogestatifs par rapport aux estroprogestatifs seuls.  

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Michel Lemariey-Barraud

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