
Covid : les enfants à risque trop peu vaccinés
La vaccination contre le Covid est encore moins utilisée chez les enfants que chez les adultes. Ainsi, selon les résultats d’une étude menée par le groupe EPI-Phare, 5,3 % des enfants de 5 à 11 ans ont été vaccinés, et seulement 7,8% de ceux à risque. Il s’agit d’un « échec de la stratégie vaccinale chez les enfants présentant une comorbidité » considèrent les auteurs de cette étude, menée à partir des données du Système national des données de santé (SNDS, y compris du registre mère-enfant EPI-Mères) chaînées au système d’information Vaccin Covid (VAC-SI).

Au total 320 737 enfants de 5 à 11 ans (80% âgés de 8 ans et plus; 48% de sexe féminin) qui avaient reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 entre le 1er janvier 2021 et le 15 novembre 2023, ont été inclus. Parmi eux, 28 814 étaient à risque de Covid sévère.
Les taux de vaccination en France « sont bien inférieurs aux taux rapportés en Italie et aux États-Unis sur les premiers mois après le début de la campagne vaccinale dans l’ensemble de la population âgée de 5-11 ans, 38% et 24% respectivement » précisent les auteurs.
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
Ils ont, alors, tenté d’identifier les déterminants de cette vaccination. Tout d’abord, le taux de vaccination augmentait à mesure que l’âge augmentait. Ensuite, la présence de comorbidités, et le fait que la mère soit vaccinée, étaient aussi associés à une hausse de la vaccination.
En outre, des disparités sur les plans socio-économique et géographique ont été mises en évidence. En particulier, les enfants issus d’un milieu socio-économique bas avaient moins de chances d’être vaccinés, de même que ceux résidant dans le Sud-Est du pays, en Occitanie (5,4% des enfants à risque), ou Provence-Alpes-Côte d’Azur (4,3%). En revanche, les taux étaient plus élevés parmi ceux qui habitaient dans le Grand Ouest, en particulier en Normandie (12,1%), ou Bretagne (11,7%).
Les auteurs concluent à « la nécessité d’efforts supplémentaires de sensibilisation, et d’information des familles sur la vaccination, particulièrement chez les enfants provenant de milieux défavorisés et souffrant de maladies chroniques, en vue d’améliorer la confiance dans les vaccins et rehausser le taux de vaccination pour de futures campagnes ».
Références :
D’après le bulletin épidémiologique de Santé Publique France (SPF, 10 décembre)
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