Thérapie des ventouses : trois infirmiers et un médecin condamnés pour la pratique du hijama
Un médecin et trois infirmiers ont été condamnés ce lundi par le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir pratiqué le hijama (ou ventousothérapie), une technique visant l’extraction de substances toxiques du corps à l’aide de ventouses.
Les trois infirmiers étaient jugés pour avoir procédé à “l’application de ventouses sur le corps, de dermabrasions, d’incisions et de scarifications pour provoquer l’effusion de sang dans un cadre thérapeutique médical”, précise Adrien Fauchier Delavigne, président du tribunal. Une effraction cutanée réalisée en dehors de la présence d’un médecin, pointe le juge. Parmi les trois infirmiers, deux ont été condamnés à six mois de prison avec sursis et à 2 000 euros d’amende. Le dernier écope en revanche d'une peine plus lourde d’un an de prison avec sursis et de 10 000 euros d’amende, car il co-exploitait l’établissement.
Le médecin a lui aussi été condamné pour complicité d’exercice illégal de la médecine, à un an de prison avec sursis et à 20 000 euros d’amende, pour avoir formé les infirmiers, et pour avoir monté ce centre de hijama en janvier 2021, dans les locaux d'un ancien centre de hijama qui avait déjà dû fermer après une condamnation. Il lui est également reproché une pratique commerciale trompeuse eu égard aux allégations du site internet du centre.
Technique non éprouvée selon l'Ordre des médecins
Dans son “état des lieux et [des] propositions d’action” sur les pratiques de soins non conventionnelles et leurs dérives, publié le 2 juin 2023, le Conseil national de l’Ordre des médecins a précisé sa position sur la pratique du hijama. "L’effraction cutanée est un acte réservé aux seuls médecins. La jurisprudence correctionnelle précise que la pose de ventouse, issue d’un diagnostic dans le but d’un traitement thérapeutique, constitue à ce titre un acte médical réservé aux seuls médecins", rappelle l'Ordre. Mais les médecins eux-mêmes peuvent être mis en cause pour cette pratique "non éprouvée", car ils doivent aux patients "des soins consciencieux et basés sur les données acquises de la science".
En plus des condamnations, chacun des prévenus doit verser 500 euros à l’Ordre des médecins et 2 500 euros à l’Ordre des infirmiers.
[Avec La Marseillaise]
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