Troisième semaine de grève pour les médecins urgentistes du CHU de Brest
Cela fait maintenant trois semaines que les médecins urgentistes du CHU de Brest (Finistère) sont en grève. Les praticiens dénoncent principalement un manque d’effectifs. "Les collègues sont démotivés, humainement à bout. On n'en peut plus", reconnaît un médecin qui a souhaité rester anonyme, auprès de nos confrères de l’AFP. Selon lui, il manque, dans ce service, un tiers des médecins, soit environ 18 équivalents temps plein sur 54. Si embaucher des intérimaires aurait pu être une solution, le médecin indique que cette “ressource s’est tarie” depuis la loi Rist qui plafonne depuis leur 3 avril dernier leur rémunération à hauteur de 1 390 euros brut pour une garde de 24 heures.
Face à ce manque de professionnels, “la gouvernance et la tutelle ont décidé, sans concerter les acteurs de terrain d'une organisation ubuesque" pour "répondre à la pression politique", poursuit l’urgentiste. Ce "plan d'action imposé" s'est fait au "détriment de certaines lignes de soin critiques", déplore un médecin, qui assure voir parfois “un seul praticien urgentiste en régulation médicale du Samu pendant plusieurs heures" pour "tout le département du Finistère". "Ce non-sens sanitaire couplé à l'absence de considération (...) vis-à-vis des urgentistes a exacerbé" la lassitude "chez ces praticiens qui travaillent plus de 60 heures par semaine", dénoncent les médecins.
Si des négociations ont été proposées, aucune n'a pour l’instant abouti, provoquant l’activitation d’un plan blanc le 17 novembre dernier et une régulation des urgences, reconduite le week-end dernier. "On n'a plus d'interlocuteur en face de nous", constate un urgentiste. Selon Le Télégramme, un médiateur externe a été nommé ce lundi par la direction du CHU. Il devrait intervenir dans les prochains jours.
[Avec AFP et Le Télégramme]
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