Opposés à l'augmentation de leur redevance, les médecins libéraux menacent de quitter l'hôpital public
Six praticiens intervenant au plateau technique de l'hôpital de Bernay (Eure) sont engagés dans un bras de fer avec la direction, qui veut augmenter de 10 points la redevance sur leurs actes. Les spécialistes envisagent de cesser leur activité au sein de l'établissement. "On nous dit : 'Vous signez ou vous partez'", résume à L'Eveil normand le Dr Thierry Gilbert, gastro-entérologue libéral intervenant à l'hôpital de Bernay. Ce médecin et cinq autres de ses confrères spécialistes (deux autres gastro-entérologues, un urologue, une chirurgienne vasculaire et un angiologue) sont vent debout contre la direction de l'hôpital, qui veut leur imposer une redevance de 30% sur les actes effectués au sein de l'établissement. Or, ces spécialistes étaient jusqu'ici aux alentours de 15%. C'est un rapport de la chambre régionale des comptes, publié en 2022, qui a allumé la mèche en relevant des écarts "à la réglementation" dans les contrats de ces spécialistes libéraux. La loi prévoit en effet que la redevance s'élève à 10% pour les consultations et 30% pour les actes effectués par des libéraux au sein des hôpitaux publics. "Nous avons toujours été autour de 15 % d’honoraires reversés, ce que toutes les directions avaient accepté. Et ce qui est raisonnable, compte tenu du plateau technique à Bernay, qui n’est pas celui d’un CHU", pointe Thierry Gilbert. "C'est pas à nous, les libéraux, de combler le déficit de l'hôpital public", lance-t-il. Alors qu'une réunion est organisée ce vendredi 29 septembre en présence des représentants de l'ARS, les praticiens libéraux menacent de cesser leur activité au sein de l'hôpital public. L'un d'entre eux envisage d'exercer dans une clinique privée, un autre d'ouvrir un cabinet en ville. D'après la direction, ces six praticiens génèrent 27% de l'activité du plateau technique. [avec Francebleu.fr et L'Eveil normand]
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