L'Ordre infirmier demande la suspension d'un décret sur les actes dérogatoires que peuvent réaliser les IDE au bloc opératoire
L'Ordre national des infirmiers (ONI) demande la révision du décret précisant les conditions de réalisation, au bloc opératoire, de certains actes par les infirmières diplômées d'Etat (IDE) non spécialisées. L'instance estime qu'elles ne sont pas suffisantes pour garantir la sécurité.
Paru au Journal officiel du 25 octobre, ce décret permet à des IDE de réaliser des actes normalement réservés aux infirmières de bloc opératoire diplômées (Ibode) : installation chirurgicale du patient, mise en place et fixation des drains sus-aponévrotiques, fermeture sous-cutanée et cutanée, aide à l'exposition, à l'hémostase et à l'aspiration…
Pour être autorisée temporairement (un an renouvelable) à réaliser ces actes, une IDE devra justifier d'au moins un an d'exercice au bloc opératoire au cours des trois dernières années. L'autorisation définitive est quant à elle conditionnée à la réalisation d'une "formation complémentaire", dont le contenu doit encore être défini par arrêté.
Une mesure "insuffisante"
"Cette mesure est insuffisante et ne garantit pas l’acquisition des compétences techniques indispensables pour réaliser ces actes en toute sécurité", estime l'Ordre infirmier dans un communiqué, diffusé le 2 décembre. L'instance y exprime "sa profonde inquiétude" au sujet de ces mesures transitoires, dont le maintien "compromet la reconnaissance pleine et entière de la spécialisation Ibode, freinant l’attractivité de cette profession pourtant essentielle".
L'Ordre demande donc à la ministre de la Santé de "suspendre l'entrée en vigueur" de ce décret "dans sa forme actuelle" afin de corriger la copie. L'instance réclame "une limitation stricte dans le temps de son application", une restriction "aux trois actes autorisés" par décret en 2019 (à savoir l'aide à l'exposition, à l'hémostase et à l'aspiration), un programme de formation adapté au niveau de compétences attendues des Ibode, un plan de formation et de financement "destiné à augmenter le nombre d'Ibode" et "l'obligation pour les employeurs de financer et de garantir la formation Ibode des IDE sous ce dispositif".
De son côté, l'Union nationale des associations d'infirmières de bloc opératoire (Unaibode) rappelle dans un communiqué daté du 25 octobre dernier que c'est le Conseil d'Etat qui "a ordonné au Premier ministre", dans une décision du 30 décembre 2021, "d’adopter des dispositions permettant aux infirmiers exerçant déjà en bloc opératoire d’accomplir tous les actes exclusifs Ibode dans le cadre de nouvelles mesures transitoires". Mise au pied du mur, l'Unaibode milite désormais pour une "obligation de formation", afin que la formation Ibode devienne, à terme, "la norme".
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