"Des médecins pour réformer les études de sages-femmes?" : la profession boycotte le groupe de travail ministériel

28/09/2023 Par Aveline Marques
Sages-femmes
Après une mobilisation sans précédent, les sages-femmes ont obtenu de faire évoluer leur formation avec l'ajout d'un troisième cycle, sanctionné d'un diplôme d'Etat de "Docteur en maïeutique". Un premier groupe de travail devait se tenir vendredi 22 septembre à l'invitation des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Mais sa composition, très médico-centrée, a heurté la profession. 

 

Au terme de plusieurs mois de grève, ponctués de plusieurs manifestations, entre la fin de l'année 2021 et le début de l'année 2022, les sages-femmes avaient obtenu que soit reconnu le caractère médical de leur profession, et que leur formation soit revue et rallongée en conséquence et intégrée au cursus universitaire. La loi du 25 janvier 2023 a créé un 3e cycle, validé par un diplôme d'Etat de docteur en maïeutique. Pour mener à bien cette réingénierie, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ont mis sur pied un groupe de travail, qui devait se réunir pour la première fois vendredi 22 septembre.  

Une invitation à laquelle l'Ordre, le CNP et le Collège national des sages-femmes n'ont pu se résoudre à répondre "favorablement". Dans un communiqué daté du 21 septembre, les trois instances fustigent la composition du groupe de travail, "qui revient à mettre sous la tutelle des médecins la profession et la formation des étudiants en maïeutique". "Le groupe de travail incluait un représentant des gynécologues-obstétriciens, un représentant des pédiatres, un des anesthésistes et un des généralistes", précise à Egora Isabelle Derrendinger, directrice de l'école des sages-femmes du CHU de Nantes et présidente du Conseil national de l'Ordre des sages-femmes, "garant de l'indépendance professionnelle" des maïeuticiennes. Une situation d'autant plus incompréhensible que les médecins n'ont pas pris part à la précédente réingénierie, rappellent les instances. 

Dans l'attente d'une correction, l'Ordre, le CNP et le Collège national affirment qu'ils "ne pourront prendre part à un groupe de travail dont la composition illégitime ne peut être acceptée par la profession". La réunion du 22 septembre a donc été annulée. 

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