Un médecin dans le viseur de l’Assurance maladie… pour des prescriptions d’arrêts trop longs

21/09/2023 Par Marion Jort
Jugeant que les durées d’arrêts maladie prescrits par un médecin sont trop longues, la CPAM de la Marne a décidé d’engager une procédure contre un médecin de son département. Le praticien, de son côté, menace de se déconventionner ou de déplaquer.  

 

Alors que l’Assurance maladie a décidé d’accentuer les contrôles sur les arrêts maladie, un médecin de la Marne est visé par une procédure qui concerne la durée des arrêts maladie qu’il a prescrits à ses patients.  “Certains sont pointés du doigt pour leurs nombres d'arrêts, d'autres pour leur durée. Moi, à hauteur de mes 480 patients dont 218 actifs, et selon les statistiques de cette CPAM, je suis à une durée d'en moyenne onze jours”, peste-t-il auprès de France 3.  

Résultat : la CPAM lui a proposé, à deux reprises, une mesure de mise sous objectif (MSO)… qu’il a refusé. “Pour la simple et bonne raison que, pour moi, mes arrêts sont totalement justifiés. Je ne fais pas d'arrêts de complaisance. Quand un patient vient pour une sciatique ou un canal carpien, que je lui prescris d'aller voir un rhumatologue, et qu'il faut attendre un ou deux mois alors que le patient exerce un travail manuel, il me paraît difficile de faire des arrêts de trois ou cinq jours…”, se justifie-t-il. 

 

 

Si la CPAM a tenu compte de son refus de MSO, une commission doit néanmoins se réunir le mois prochain pour déterminer si le médecin va faire l’objet d’une mise sous accord préalable. Une décision que le médecin a du mal à comprendre, alors qu’il fait moins d’arrêts que la moyenne de son département. “Je conviens que le directeur de la CPAM doit appliquer les directives et ne peut pas faire autrement... Mais je l'ai invité dans l'un de mes courriers à venir assister à mes consultations avec les patients. Qu'il voie par lui-même comment ça se passe. Il ne m'a évidemment pas répondu…”, regrette-t-il au micro de nos confrères de France 3.  

A l’heure actuelle, menacé par des pénalités financières, il songe à se déconventionner ou fermer son cabinet. “On ne peut prendre soin des autres que si l'on prend soin de soi. Sinon, tant pis, j'arrêterai et ferai autre chose", conclut le médecin.   

 

[avec France 3]  

17 commentaires
Photo de profil de Romain L
14 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Ce médecin a plusieurs options : - Effectivement, déplaquer et changer de métier. Franchement, pourquoi pas, s'il a des opportunités. Rien ne l'empêche de revenir plus tard d'une manière ou d'une a
Photo de profil de Nicolas Monnier
95 points
Psychiatrie
il y a 1 an
Nous sommes tous au courant de la pratique de certains "confrères" qui sont réputés pour arrêter tout le monde y compris nos propres patients... Ces individus sont connus de la population mais rareme
Photo de profil de Thierry Lemoine
2,2 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Qu'il attende patiemment la mise sous accord préalable de voir les arrêts invalidés par le médecin conseil, il est plus que probable qu'il n'y en ait aucun Et la CPAM passera à un autre confrère ou p
 
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