Arrêts de travail : non, l'Assurance maladie ne veut pas "à tout prix sanctionner" les médecins, défend Fatôme
A quelques jours de la présentation par le Gouvernement du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024, le directeur général de la Cnam prend la parole pour justifier les actions en cours et à venir afin de "contenir" les dépenses d'IJ. Un enjeu "majeur" alors que "la dépense publique consacrée aux arrêts de travail s'élève à seize milliards d'euros", "l'équivalent de la moitié des dépenses de médicaments remboursés par l'Assurance Maladie", relève le patron de la Cnam. Or, si la durée moyenne des arrêts et leur fréquence ont augmenté entre 2010 et 2019 (avant l'effet Covid, donc) ce n'est pas uniquement du fait de facteurs structurels, souligne Thomas Fatôme, citant le rapport charges et produits présenté en juin dernier.
Le directeur général de la Cnam défend donc le "plan d'actions transversal" déployé en cours d'année. "De ce plan d'actions, il n'a souvent été retenu ces dernières semaines que le contrôle des médecins 'sur-prescripteurs' d'arrêts de travail, donnant le sentiment d'une Assurance maladie voulant à tout prix sanctionner", déplore-t-il, soulignant que seuls 2% de médecins généralistes, "qui prescrivent deux à quatre fois plus par patient que leurs confrères ayant une patientèle similaire", sont concernés. "Ces opérations se déroulent dans un cadre clair, qui prévoit des échanges préalables, le respect du contradictoire et des voies de recours", insiste Thomas Fatôme. "Nous sommes loin des chiffres farfelus et du mécanisme de sanction aveugle que l'on voit décrits parfois", lance-t-il, précisant que 15 000 autres généralistes font quant à eux l'objet d'un "accompagnement". De même que les entreprises de plus de 150 salariés qui se distinguent par leur taux d'arrêts de travail. Et de citer encore le contrôle des assurés multipliant les arrêts courts ou les "actions de lutte contre la désinsertion professionnelle".
La Cnam défend enfin une proposition visant à limiter à 3 jours au maximum la durée des arrêts prescrits à la suite d'un examen réalisé en téléconsultation.
[avec LeFigaro.fr]
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