Alors que le congé menstruel a été établi en Espagne, sous forme d'arrêt maladie accordé par un médecin, intégralement financé par l'Etat, en France il n’est pas à l’ordre du jour. Quatre sénatrices, Laurence Cohen (PCF) , Annick Jacquemet (UDI), Marie-Pierre Richer (LR) et Laurence Rossignol (PS) ont publié ce mercredi un rapport sur la santé des femmes au travail.
Elles devaient plancher sur la question du congé menstruel, déjà expérimenté à la municipalité de Saint-Ouen, pour les femmes souffrant de règles douloureuses. Pour Alice Romerio, qui a publié une étude sur l’endométriose, lue par les sénatrices, cette pathologie “affecte sensiblement le quotidien au travail et la carrière professionnelle des femmes qui en sont atteintes".
Trois des sénatrices sur quatre "considèrent que l'instauration d'un dispositif large pour ‘règles douloureuses’ ne se justifie pas si une pathologie invalidante n'y est pas associée". Laurence Rossignol, seule sénatrice à ne pas s’être opposée au congé menstruel, admet que “dans des limites qui seraient définies par la loi, [le congé menstruel] répond à un enjeu global de visibilisation des femmes au travail et d'égalité professionnelle".
Les sénatrices pencheraient davantage pour ajouter l’endométriose, qui touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France, à la liste des affections de longue durée (ALD 30). "En tout état de cause, pour ce type de pathologies, la réponse relève d'une réelle prise en charge thérapeutique plutôt que de la mise en place d'un ‘congé’", indique le rapport des sénatrices. Cette proposition s’inscrit parmi les 23 recommandations du rapport qui comprend trois axes : adopter une approche genrée de la santé au travail ; développer et adapter la prévention à destination des femmes ; mieux prendre en compte la santé sexuelle et reproductive au travail.
"Les politiques publiques de prévention et de réparation des risques professionnels ont d'abord été pensées pour des travailleurs masculins et les risques liés aux métiers masculins", mentionne le rapport. "Les hommes sont davantage exposés à des dangers visibles et engageant le pronostic vital." Alors que les femmes, elles, "sont majoritairement exposées à des risques invisibles et silencieux, liés à une usure physique et psychique", conclut le rapport.
[Avec AFP]
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