Face à la "position inflexible des autorités" sur les baisses de tarifs qu’elles veulent appliquer au secteur, les syndicats des biologistes médicaux annoncent un durcissement de leur mouvement de protestation. Ils suspendent dès aujourd’hui la transmission des données de biologie sur Mon Espace santé, et annoncent un "mois de janvier noir". La tension monte d’un cran à quelques jours des vacances de Noël. Si les médecins libéraux sont sur le qui-vive, attendant des revalorisations substantielles de la part de la Cnam avec qui ils négocient la future convention, les biologistes médicaux, eux, sont déçus des discussions avec l’Assurance maladie sur les baisses de tarifs qui s’appliqueront au secteur. Et ils le font savoir. "Nous ne sommes toujours pas parvenus à un accord soutenable pour la biologie médicale", écrit l’Alliance de la biologie médicale dans un communiqué diffusé ce jeudi 15 décembre. "À la suite d’une première réunion de négociation vendredi dernier, le directeur général de la Cnam a transmis, mardi, aux organisations syndicales de la biologie médicale une proposition d’avenant à notre convention qui ne répond à aucune de nos interrogations et ne reprend aucune de nos propositions", déplorent les représentants de la profession. Opposés à la ponction "d’1,3 milliard d’euros" sur quatre ans, telle qu’inscrite dans "le projet gouvernemental", ils avaient suggéré un compromis d’un montant de 685 millions d’euros jusqu’en 2026, estimant celui-ci "responsable et réaliste". Selon eux, une économie de plus d’1 milliard d’euros sur le secteur conduirait à la fermeture "d’au moins 400 laboratoires de proximité" et à la suppression de 10 000 emplois qualifiés a minima. Dans ce contexte, les syndicats ont refusé de signer la proposition de Thomas Fatôme. Celle-ci ne précisant "rien sur nos tarifs pour les années 2024-2026", ne répondant "pas à nos questions sur le financement de nos missions de prévention alors que le PLFSS 2023 va les accroître" et maintenant "un flou sur le périmètre de financement de l’innovation et des actes Covid", expliquent-ils. Déplorant la "position inflexible" des pouvoirs publics, l’Alliance de la biologie médicale annonce dans son communiqué durcir son mouvement de protestation. Dès ce jeudi et "jusqu’à nouvel ordre", les biologistes vont ainsi suspendre la transmission des données de biologie sur Mon Espace santé. "Un nouvel avertissement", commente le porte-parole de l’ABM, Alain Le Meur.
N’appelant pas à la grève sur la période des fêtes "pour ne pas pénaliser les Français", les syndicats promettent néanmoins un mois de janvier "noir" pour la biologie, "pour une démonstration concrète d’un système de santé incluant une biologie au rabais".
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