La limitation de la téléconsultation à 20% de l’activité totale des médecins, telle que définie par l’avenant 9, "ne nous paraît pas fondée médicalement pour la psychiatrie", écrit un collectif de psychiatres et de pédopsychiatres libéraux dans une pétition adressée au ministre de la Santé. Selon eux, les conditions d’encadrement de cette pratique sont "peu compréhensibles" pour ces deux spécialités qui "n’impliquent pas d’examen physique en pratique courante". D’autant plus qu’un "principe de coordination avec le médecin traitant (qui réalise l’examen physique) est déjà présent". "Cette limitation semble, pour la psychiatrie et pédopsychiatrie, relever plus d’une raison administrative que médicale", dénoncent-ils. Le collectif plaide de fait pour la fin de cette limitation à 20% afin d’améliorer l’accès aux soins en santé mentale. D’une part, la téléconsultation répond à "la problématique des déserts médicaux, particulièrement importants en ce qui concerne la pédopsychiatrie dont la faible attractivité est notamment liée à la faible valeur des actes définis" par la Cnam ; d’autre part, elle permet de supprimer "les contraintes de déplacement et d’horaires" pour les patients, dont les rendez-vous répétés peuvent constituer un frein.
Pédopsychiatres et psychiatres justifient aussi cette pratique sur le plan de la qualité des soins. "La réactivité qu’offre [la téléconsultation] et sa meilleure accessibilité permet une meilleure anticipation et prévention des situations de crise", et ainsi "d’éviter des hospitalisations". "Nous observons également une meilleure implication des deux parents" notamment en pédopsychiatrie, écrivent-ils. "En psychiatrie adulte, la téléconsultation favorise l’implication des aidants." Et ce notamment en évitant les déplacements en cabinet. "Nous demandons donc un niveau de remboursement équivalent" Ces professionnels avancent également un enjeu en matière de remboursement. "Il n’apparaît pas justifié que la téléconsultation en pédopsychiatrie soit moins bien remboursée en téléconsultation qu’en présentiel", s’insurge le collectif. Comme décrit précédemment, le soin est équivalent, voire meilleur et plus chronophage pour le praticien." De fait, il réclame "un niveau de remboursement équivalent impliquant de pouvoir coter les mêmes actes qu’en présentiel". Le collectif rappelle que la psychiatrie et la pédopsychiatrie souffrent d’une crise d’attractivité : pratique en secteur 1 "financièrement dissuasive", nombreux départs à la retraite à venir, spécialités "mal choisies" aux ECN…". "Interdire la téléconsultation dans ce contexte, alors que ce n’est pas justifié médicalement, ni cohérent logistiquement, incite à s’interroger sur les leviers de l’attractivité", écrivent les auteurs, pointant la responsabilité de la Caisse nationale d’Assurance maladie.
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