"Merci de libérer votre chambre aussitôt que possible" : le courrier de l’hôpital d’Orléans qui fait polémique
Le courrier du CHR d’Orléans, diffusé par le syndicat Sud Santé sur les réseaux sociaux, a provoqué de vives réactions chez les internautes, outrés. Signée par le directeur adjoint de l’établissement, Jean-Robert Chevallier, la lettre, visiblement destinée aux patientes de la maternité, indique qu’elles doivent "prendre [leurs] dispositions de sorte de libérer [leur] chambre maintenant aussitôt que possible" car "une nouvelle patiente en a besoin". "Le médecin qui s’occupe de vous pense que vous pouvez sortir de l’établissement pour être transférée dans un autre établissement dans lequel une chambre vous est réservée", est-il précisé. Un courrier similaire a été formulé pour les patients hospitalisés aux urgences. Dans cette version, il est indiqué que "le médecin qui s’occupe de vous pense que vous pouvez être admis dans un autre établissement du territoire faute de lits au CHR", rapporte France 3 Centre-Val de Loire. France 3 Centre-Val de Loire, qui a dans un premier temps douté de la véracité de ces lettres, a interrogé Lucie Corneat, déléguée syndicale Sud Santé au CHRO. Cette dernière a affirmé avoir été alertée "par plusieurs agents", dont certains à qui "il a été demandé de faire des photocopies. Quand ils ont vu la teneur du courrier, ils n’ont pas compris." Selon elle, certains médecins avaient été informés mais "pour ceux qu’on a pu avoir, ils n’étaient pas d’accord pour diffuser ce courrier-là car cela les met en cause". La déléguée a également fait référence au post-scriptum du DG adjoint, qui précise que "le code de la santé publique dispose que c’est le directeur de l’hôpital qui décide, sur propositions des médecins, de l’admission et de la sortie des patients hospitalisés". Cette dernière a rapporté "une situation récente avec un homme qui a été très véhément avec une équipe". "Le directeur général nous avait sorti le post-scriptum pour des patients qui ne seraient pas corrects avec des professionnels de santé, il nous avait expliqué que le directeur pouvait ordonner la sortie du patient." "Il y a eu une crise lundi où on n’avait pas de lit, et il fallait absolument qu’on adresse des patients à d’autres établissements. Il y avait dans les services en difficulté des patients qui refusaient d’aller dans les établissements où on pouvait les accueillir", a confirmé Olivier Boyer, le directeur général du CHRO. Ce dernier a expliqué à France 3 avoir ainsi réfléchi à un courrier type destiné aux patients "avec les urgentistes et les gynécologues qui sont confrontés à la même difficulté" dans le but d’éviter ces situations à l’avenir. Sud Santé a de son côté jugé ce courrier "très violent". "Si la personne vient aux urgences ou à la maternité, elle ne prend pas la place de quelqu’un d’autre, très souvent il y a une justification de l’hospitalisation", a déploré Lucie Corneat. Cette dernière a également regretté que la lettre donne l’impression que le patient doit se débrouiller par ses propres moyens pour organiser son transfert. Afin que le courrier ne soit pas distribué aux patients, Sud Santé a préféré le diffuser, et alerter plusieurs médias. Selon le syndicat, aucun patient ne l’a reçu. Auprès de France Bleu, la Dre Claire Ceccaldi, vice-présidente de la commission médicale d'établissement du CHRO, a également indiqué que "la lettre n'a pas été distribuée ni même montrée à aucun patient". La direction de l’hôpital a reconnu un courrier "sans doute fait dans la précipitation", selon les dires du directeur. "J’ai demandé qu’on revoie la formulation dans un mode empathique." Il a également assuré que les patients n’avaient pas à s’occuper de leur transfert vers une autre structure. "On est tout à fait désolés vis-à-vis de nos patients", a-t-il confié à nos confrères. [avec France 3 et France Bleu]
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