Il aurait pratiqué une IVG illégale sur sa compagne : un ancien étudiant en médecine jugé en appel
Un ancien carabin de Rennes était rejugé mercredi 23 mars devant la cour d’appel pour l’avortement illégal qu’il aurait pratiqué sur sa compagne, en 2014. Accro aux psychotropes et hypnotiques, celui-ci avait dû abandonner ses études après plusieurs condamnations, notamment pour vols. Décembre 2016. Un jeune homme de 25 ans se déguise "en interne" avec l’objectif de voler des médicaments au CHU de Rennes. Sa compagne et lui souffrent en effet de toxicomanie. Ancien carabin, il sait où sont stockés les produits qu’il recherche. La porte de la pharmacie d’un bloc opératoire étant verrouillée, celui-ci tente de la forcer avec un pied de biche, mais il est arrêté par les agents de sécurité de l’hôpital, qui préviennent la police dans la foulée, raconte France 3 Bretagne. Le jeune homme est connu pour des faits similaires pour lesquels il a été condamné en octobre 2012 et en 2014. L’étudiant en 4e année de médecine – qui se fournissait en médicaments en volant des ordonnances lors de ses stages – fait alors l’objet d'une "suspension administrative de la part du CHU". Il parvient à éviter l’exclusion de la fac de médecine Rennes-1 grâce à son avocat. Mais, "cela m'excluait parce que j'avais besoin du CHU pour valider mes stages", a-t-il expliqué devant la cour d’appel de Rennes. Plus tard, il avait fini par abandonner et par se réorienter vers la recherche. Après son interpellation à l’issue du cambriolage, une perquisition menée au domicile du couple avait permis de retrouver "un nombre de médicaments et d'accessoires de médecine impressionnants, des ordonnances de méthadone, un tampon-encreur de médecin et deux dictaphones étiquetés du CHU", rapporte France 3. Des "fiches Bristol" rapportant "une interruption volontaire de grossesse (IVG) par voie médicamenteuse" faisant mention de sa compagne avait également été retrouvés. Entendue par les forces de l’ordre sans qu’elle puisse se concerter en amont avec l’étudiant, sa compagne avait indiqué avoir en effet fait un test de grossesse "positif" et décidé, avec son compagnon, "de ne pas garder l’enfant". Son compagnon lui aurait alors administré "un médicament rond et blanc", expliquait-elle. Elle avait fini par revenir sur sa déclaration. Celui qui a été décrit comme un étudiant "brillant", ayant réussi sa première année du premier coup, avait été condamné par le tribunal correctionnel de Rennes en 2020 à six mois de prison ferme et un an de plus avec sursis probatoire pendant trois ans pour exercice illégal de la médecine et mise en danger de la vie d’autrui. Le prévenu avait tout reconnu sauf l’avortement illégal. "Je faisais des cas cliniques, j'écrivais tout un tas de trucs, mais jamais je ne l'aurais mise en danger", a-t-il répété en appel. Pour l’avocate générale, "l’apprenti sorcier" avait bel et bien "pratiqué cette IVG en connaissance de cause", "de 14h15 jusqu’à 6h le lendemain matin", sans diplôme de médecin et hors de tout cadre légal. Elle a requis un an de prison ferme et un an avec sursis probatoire. Le double de la peine infligée en 2020. La défense a fait valoir qu’il n’y avait "pas d'élément probant suffisant pour considérer que les infractions sont avérées aujourd'hui" : "pas de témoin", "pas d'hospitalisation" et "on ne sait même pas si elle était enceinte". Le jugement sera rendu début mai.
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