Vaccin AstraZeneca : des effets indésirables "attendus" mais dont la "sévérité" n'a pas été anticipée, note l'ANSM
Fièvre, céphalées, courbatures… D'après le premier rapport de pharmacovigilance sur le vaccin AstraZeneca, publié le 19 février par l'ANSM, 782 cas de syndromes pseudo-grippaux ont été rapportés depuis le début de la vaccination en France. Sur la période d'étude de ce premier rapport hebdomadaire (8 au 11 février), sur les 179 cas de pseudo syndromes grippaux validés et transmis aux centres régionaux de pharmacovigilance d'Amiens et de Rouen, une fièvre de plus de 39 degrés est présente dans plus de 60% des cas et un "impact sur la capacité de travail important" (arrêt de travail ou incapacité) dans plus de 45% des cas. Les personnes concernées, en majorité des femmes (à l'image de la population des soignants), ont en moyenne 31 ans. "Ces tableaux cliniques étaient prévisibles comme pour tout vaccin mais la sévérité n'avait pas été anticipée compte tenu des informations disponibles dans le résumé des caractéristiques du produit mentionnant un état fébrile dans 33.6% et de la fièvre supérieure à 38 degrés chez 7.9% des vaccinés", relève le rapport. Les cas transmis depuis le 11 février confirment le "signal" adressé à l'ANSM par les établissements de santé dont le personnel soignant a été impacté. Sur les 188 nouveaux cas de pseudo syndromes grippaux validés survenus les 15 et 16 février, 53 sont considérés comme "graves", avec impact sur le travail ; 99 renseignent une température supérieure ou égale à 38°C et 80 cas une température supérieure ou égale à 39°. Le second rapport de pharmacovigilance, qui sera publié la semaine prochaine, fera une analyse qualitative de ses cas. L'ANSM continue de recommander aux établissements de santé de "vacciner de façon échelonnée le personnel d’un même service, pour limiter le risque de perturbation du fonctionnement des services de soins". "En cas de fièvre et/ou de douleurs, nous conseillons de privilégier l’utilisation du paracétamol à la dose efficace la plus faible et le moins longtemps possible", poursuit l'agence dans le communiqué accompagnant le rapport. "La Suède et l'Allemagne ont communiqué cette semaine sur des constats similaires les ayant conduits à établir des recommandations du même ordre", précise l'ANSM, indiquant que le signal est "en cours d'évaluation au niveau européen". "Compte-tenu du retentissement potentiel de ces syndromes, il pourrait être utile de proposer une vigilance accrue dans les populations susceptibles de voir leurs comorbidités décompensés", suggère l'agence. Mais la survenue de ces effets "ne remet pas en cause le rapport bénéfice/risque du vaccin". Par ailleurs, un "décès survenu chez une jeune personne polyhandicapée six jours après la vaccination" a été notifié, sans élément "permettant de conclure à la responsabilité du vaccin". "Des informations complémentaires sont en attente", indique l'ANSM.
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