"Vous allez souffrir, je le sais", dit Castex aux soignants engagés face au Covid

04/11/2020 Par Marion Jort
En visite dans le Centre hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Essonnes (Essonne), le Premier ministre a échangé avec les soignants qui lui ont fait part de leur épuisement. Jean Castex en a profité pour défendre le reconfinement. 

Charlotte bleue sur la tête, le Premier ministre, accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est rendu, mardi 3 novembre, aux urgences du Centre hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Essonnes, dans les services de réanimation, puis a participé à une table-ronde pour échanger avec des aide-soignants, infirmiers, cadres de santé et administratifs, ainsi que des médecins. 

Il en a profité pour échanger avec les soignants de l’hôpital, qui lui ont confié leur fatigue et lui ont fait part de leurs difficultés à trouver du renfort face à la deuxième vague de  Covid-19.  "Vous allez souffrir, je le sais, c'est comme ça", a reconnu le Premier ministre en insistant sur la nécessité du confinement. "On assume. On essaie de prendre de bonnes décisions. Il y a longtemps que j'ai compris qu'en fermant des bars, c'est difficile d'être populaire. Mais l'objectif c'est de sauver un maximum de vies", a-t-il insisté.  

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Nathalie Hanseler Corréard

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Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus

Jean Castex a réinsisté sur le fait que le mois de novembre serait "très difficile", et a souhaité "mieux témoigner à l'ensemble de la nation que la crise sanitaire est grave". Face à lui, les soignantes ont tenu à lui faire comprendre leur désarroi : "On est sur un fil rouge quotidien, tous les jours on est à un infirmier près, une aide-soignante, on ferme deux lits parce qu'il manque un infirmier. C'est une corde rouge sur lequel on s'arque en permanence, et la crise ne fait qu'accentuer cela", lui a expliqué une professionnelle de santé travaillant aux urgences. Durant la première vague, "on a eu une fatigue physique, psychologique", "pour pleins de raisons", et notamment parce qu'il "y a eu beaucoup de peurs pour nous, pour nos familles", a expliqué une autre.  

Le chef du Gouvernement a promis de "tirer les leçons" de cette crise pour renforcer les services hospitaliers à long terme. 

 

[avec AFP] 

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