Ils contestaient la fiabilité des tests sérologiques : 94 malades de Lyme déboutés par la justice
Fabriqué par DiaSorin et Bio-Rad, le test "Elisa" est utilisé depuis 2006 pour dépister une infection par la Borrélia. Pour les 94 plaignants, ce test manque de fiabilité car il ne recherche que trois souches pathogènes, alors qu'il en existe "entre 15 et 20", a souligné leur avocat, Me Catherine Faive, à l'audience du 5 mars. "Plus d'un malade sur deux" ne serait pas dépisté, retardant la prise en charge et générant chez ces patients un préjudice d'anxiété, estiment-ils. Dans cette première procédure collective en France concernant la maladie transmise par les tiques, les demandeurs réclamaient 500.000 euros de dommages et intérêts chacun aux laboratoires DiaSorin et Bio-Rad.
La défense de la multinationale Bio-Rad avait notamment répondu que les trois souches recherchées étaient les "plus courantes" en Europe. Et le fait que les tests puissent produire des faux négatifs et des faux positifs est "inhérent à la technique", avait pour sa part avancé la défense du laboratoire italien DiaSorin. Le tribunal de Nanterre a donné tort aux plaignants. "Ces tests sont calibrés selon l'état de la science au moment de leur mise sur le marché, avec des limites qui sont explicitées de façon détaillée dans les notices destinées à leurs utilisateurs", indique le tribunal. Or "les demandeurs n'établissent pas, ni même ne soutiennent que des recherches plus récentes auraient permis d'obtenir d'autres résultats présentant un niveau de performance ou de fiabilité supérieur". Enfin, le tribunal souligne qu'"il n'est pas sérieux de soutenir que la responsabilité des laboratoires est incontestablement engagée dès lors que l'utilisateur du test (...) ne dispose d'aucune garantie quant à son état de santé, sa qualité de porteur ou non de la maladie de Lyme". [avec AFP]
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