Alors qu’aucun chiffre officiel sur le taux de contamination des soignants n’a été rendu public depuis le début de la crise sanitaire et malgré l’insistance de plusieurs syndicats, l’InterSyndicale nationale des internes (Isni) a décidé de réaliser sa propre enquête* pour donner une estimation de la situation.
Ses premiers résultats sont alarmants. Sur tous les internes ayant été malades du Covid-19, 56,5 % ont déclaré avoir continué à travailler après l’apparition des premiers symptômes. A ce moment d’ailleurs, seuls 53% des internes infectés ont pu avoir accès à un diagnostic par PCR ou scanner thoracique.
L’Isni relève également que la durée moyenne des arrêts de travail était de 8 jours, alors que la recommandation était de 14 jours et qu’un cinquième des répondants a été arrêté moins de cinq jours. “Ces chiffres traduisent une volonté des hôpitaux de ne pas se priver trop longtemps d’un personnel médical indispensable. Certains médecins et internes de médecine du travail ont par exemple montré que les recommandations...
des sociétés savantes avaient évolué durant l’épidémie afin de se conformer aux besoins en ressources humaines des établissements”, se désole l’Isni.
Système D
Au cours de la crise sanitaire, 65% des internes ont déclaré ne pas avoir reçu suffisamment de matériel à l’instar de tous les soignants. Conséquence : ils ont dû recourir à la “débrouille” et utiliser des sacs poubelle en guise de surblouse ou réutiliser du matériel à usage unique notamment.
Enfin, l’Isni dénonce un manque de formation des internes qui ont été 17% à déclarer ne pas avoir été sensibilisés aux risques liés à l’infection au Covid-19. Près de 60% ont également reconnu avoir effectué une auto-formation via notamment des vidéos ou des tutos en ligne.
L’isni demande donc, face à ce constat, que les chiffres des contaminations des soignants soient rendus publics, que des études soient menées sur les contaminations intra-hospitalières et que tous les internes aient accès “rapidement et gratuitement” aux tests sérologiques. Dans le cas où un test reviendrait positif, le syndicat souhaite que les futurs praticiens puissent bénéficier d’un suivi individuel par la médecine du travail “sur le long terme”.
*Enquête : Réponse à un questionnaire en ligne entre le 4 et le 19 mai 2020 par 981 internes.
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