Pour la mère de Vincent Lambert, c'est une "très grande victoire"; une "remontada", jubile son avocat. Pour son neveu, en revanche, c'est du "sadisme pur". Lundi soir, la cour d'appel de Paris a ordonné à l'Etat français "de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l'alimentation et l'hydratation" de Vincent Lambert, selon la décision consultée par l'AFP. "Ce n'est qu'une décision provisoire", d'une "durée de six mois, permettant au comité de l'ONU d'étudier le dossier", a expliqué Me Jean Paillot. Le CDPH, comité de l'ONU composé de 18 experts, avait demandé à la France de surseoir à l'arrêt des traitements dans l'attente d'un examen du dossier sur le fond, mais Agnès Buzyn avait rappelé que cette demande était dépourvue de caractère contraignant. Au terme de six ans de batailles judiciaires, le Conseil d'Etat avait en effet validé en avril la quatrième décision collégiale d'arrêt des traitements tendant au maintien artificiel de la vie, jugeant qu'ils constituaient une obstination déraisonnable.
Ces derniers jours, les parents, fervents catholiques, avaient multiplié les manifestations et procédures de recours, menaçant de poursuivre devant l'Ordre le Dr Sanchez, en charge du patient, et allant jusqu'à implorer à Emmanuel Macron. "Je n'ai pas à m'immiscer dans la décision de soin et de droit qui a été prise dans le cas de Vincent Lambert", avait réagi le chef de l'Etat lundi. Le président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), Jean-François Delfraissy, a appelé ce mardi à profiter du "répit judiciaire" dans l'affaire Vincent Lambert pour "calmer le jeu" et "retrouver un peu de sérénité". Créé il y a quelques années en soutien à l'épouse de Vincent Lambert, Rachel, le Collectif 55 a appellé hier à soutenir le Dr Sanchez et à l'équipe soignante du CHU de Reims. Constitué d'anciens élèves de l'école d'infirmiers de Laon (Aisne) qui ont côtoyé Vincent Lambert, ancien infirmier psychiatrique, ils avaient lancé une pétition il y a trois ans demandant l'arrêt des soins de leur camarade, conformément à sa volonté. [avec AFP]
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