L'OMS veut la fin des tests de virginité, "humiliants" et qui ne prouvent rien

22/10/2018 Par Catherine le Borgne
International

L'Organisation mondiale de la santé demande aux pays qui continuent de les pratiquer, de ne plus imposer des tests de virginité aux jeunes femmes. Ces tests sont considérés comme, traumatisants, humiliants et médicalement inutiles quand ils ne sont pas dangereux.

  L'OMS veut mettre fin à la pratique des "tests de virginité" qu'elle considère comme une "violation des droits humains" de la femme. Dans un rapport, le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies (ONUDH), les Femmes de l'ONU et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'élèvent contre ces méthodes encore très répandues dans plusieurs régions du monde. La pratique, réalisée par des médecins, des officiers de police ou des leaders communautaires sur les femmes et les filles, afin d'évaluer leur vertu, leur honneur ou leur valeur sociale, est "médicalement inutile et souvent douloureuse, humiliante et traumatisante", selon l'organisation. Ces tests favorisent les stéréotypes sur la sexualité féminine et "l'inégalité entre les sexes" selon le rapport. Ils peuvent aussi être vecteurs de MST ou de VIH. Les deux techniques les plus courantes pour le test de virginité sont l'inspection de l'hymen ou l'insertion des doigts dans le vagin (test des "deux doigts"). Or, "l'apparence de l'hymen d'une fille ou d'une femme ne prouve pas qu'elle a eu des relations sexuelles ou qu'elle est sexuellement active", démystifie l'OMS qui précise qu'aucune "version du test de virginité n'est étayée par des preuves scientifiques". En outre, ces méthodes ne sont pas sans risque. "L'examen peut endommager les organes génitaux et entraîner saignement et infection". Des tests de virginité sont parfois effectués sur beaucoup de filles à la fois, en période de mariages, par des individus non entraînés ou dans de mauvaises conditions d'hygiène, par exemple avec l'utilisation répétitive de mêmes gants, exposant à un risque d'infection sexuellement transmissible et de VIH. Le rapport pointe aussi l'impact sur le plan mental et social des victimes avec l'apparition de troubles psychologiques : anxiété intense, panique, dépression, culpabilité, sentiments d'autodestruction, perte d'estime de soi, vie sexuelle dysfonctionnelle, isolement social, etc. L'OMS conclut en appelant à l'éradication de cette pratique dans les régions où elle a encore cours en sensibilisant notamment les professionnels de santé et les pouvoirs publics. Ces tests se pratiquent particulièrement en Afghanistan, Brésil, Égypte, l'Indonésie, Iran, Irak, Jordanie, Libye, Maroc, Afrique du Sud, Sri Lanka, Swaziland, Turquie, Royaume-Uni, Irlande du Nord, Zimbabwe, etc. [Avec Topsante.com]

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Stéphanie Beaujouan

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