L'entourage du Premier ministre a démenti l'affirmation du Point selon lequel il était envisagé de supprimer l'AME, gérée par l'Etat, pour faire passer ses ressortissants dans le fonds CMU, géré par la Sécu et les mutuelles. Agnès Buzyn s'oppose à cette hypothèse.
Non, une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME) n’est pas dans les tuyaux. C’est le message qu’a voulu faire passer Matignon, vendredi, au troisième jour d’un déplacement du Premier ministre dans la région toulousaine, écrit Libération. Quelques heures auparavant, le Point affirmait sur son site que la proposition d’en finir avec ce dispositif réservé aux étrangers en attente de papier depuis plus de trois mois, avait été mise sur la table par le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, lors du conseil interministériel sur l’intégration des étrangers qui s’est tenu mardi à Matignon. "Il n’a jamais été question de supprimer l’Aide médicale d’Etat et d’ailleurs ce sujet n’était à l’ordre du jour de la réunion", a affirmé l’entourage d’Edouard Philippe. Pas à l’ordre du jour, mais néanmoins évoqué de manière informelle à la fin du rendez-vous, assure à Libération, un témoin de la discussion. Placée sous le signe de l’humanité, cette réunion consacrée à l'intégration devait servir à rééquilibrer la barque après le vote de la loi Asile et immigration, fustigée par la gauche et jugée trop répressive également par une partie de la majorité. Qu'importe pour Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, qui a défendu l'idée d'un basculement des bénéficiaires de l’AME vers la couverture médicale universelle (la CMU est devenue en 2016 la Puma pour Protection universelle maladie), moins "coûteuse". Instaurée en 2000, l'aide médicale d'Etat est la bête noire de la droite, qui stigmatise la fraude et l'inflation de ses comptes. Le montant programmé sera de 882 millions d’euros, pour 311 310 personnes couvertes fin 2017. Un nombre qui semble s'être stabilisé depuis 2016. D’après le récit du Point, au moment d’entonner sa plaidoirie pro-suppression, le ministre des Comptes publics Darmanin a trouvé un allié en la personne du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, affirmant que "pour accueillir moins, il faut accueillir mieux". Et ajoutant que conserver l’AME attire des migrants, lesquels, comme il l’avait dit dans un autre cadre, se livrent à un "benchmarking" des aides sociales européennes pour cibler leur destination finale. Au nom du risque d’un "appel d’air", quand Darmanin défend, lui, l’égalité de traitement. Présente à cette réunion, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, aurait, elle, défendu avec vigueur l’AME, rappelant que la supprimer (Darmanin propose le basculement de ses bénéficiaires vers la CMU) générerait "plus de pertes que de gains car l’Etat ne pourra pas laisser mourir les gens dans la rue et serait obligé de les soigner". L'entourage de Collomb et d'Edouard Philippe ont contesté les propos que le Point leur a fait tenir. [Avec liberation.fr et lepoint.fr]
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