Interrogée par Libération, la pneumologue Irène Frachon, à l'origine de l'affaire du Médiator, révèle que le nouveau président de la République lui a proposé d'intégrer le comité d'éthique de son futur cabinet. La pneumologue brestoise a décliné l'offre, car elle souhaitait "garder son indépendance".
Irène Frachon, que l'on a vu dans une vidéo tournée durant la pré-campagne électorale, participer à un brain-trust sur la santé autour de Jean-Luc Mélenchon, a appelé à voter Macron "contre le FN à Brest. Pas parce que je partage ses convictions, mais parce qu'il fallait écraser le FN". Elle raconte avoir eu, par le passé, l'occasion de s'opposer deux fois au nouveau président : pour la première fois, lorsque Richard Ferrand, le secrétaire général du mouvement En Marche (désormais La République en marche), a déposé un amendement à la loi Macron, sur le secret des affaires, amendement retiré devant les protestations. Et pour la seconde fois, lorsque la proximité avec Servier du Dr Jean-Jacques Mourad, conseiller de Macron sur la santé a été dévoilée par les médias. "Lors de l'affaire Mourad, je lui ai adressé une lettre dans laquelle je l'alertais sur les conflits d'intérêts", raconte-t-elle. "En réponse, il m'a proposé de rejoindre le comité d'éthique de son futur cabinet. J'ai refusé car je souhaite garder mon indépendance". Soulignant le côté "ambivalent" du président, le Dr Frachon salue néanmoins son intelligence et sa souplesse intellectuelle "car il a immédiatement décidé du départ de son conseiller". Irène Frachon estime que les idées libérales d'Emmanuel Macron doivent être "nuancées. Un libéralisme aussi fort ne peut être appliqué à la santé", insiste-t-elle en critiquant la pression des laboratoires pharmaceutiques sur les cabinets. "Il faut que ça change. Même si je suis certaine que les lobbys piaffent déjà devant son cabinet", conclut-t-elle. A noter également que Nicolas Dupont-Aignant, dans un ouvrage écrit à l'orée de la campagne électorale, imaginait lui aussi recruter Irène Frachon, dans son gouvernement, s'il était élu. [Avec liberation.fr]
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