Grippe : une étude négative sur l’efficacité de l’oseltamivir sur le risque d’hospitalisation
Cette étude a porté sur 6 166 personnes (54 % de femmes ; âge moyen 45 ans). Parmi elles, 54,7 % avaient reçu de l'oseltamivir en ambulatoire. Les analyses ont mis en évidence que l'oseltamivir n'était pas associé à une réduction du risque d'hospitalisation au sein de la population en intention de traiter. Et les différents résultats chez des sous-groupes se sont révélés négatifs aussi. Ainsi, le traitement n’entrainait pas de réduction des hospitalisations chez les personnes de 65 ans et plus, ou encore chez les patients considérés comme présentant un risque plus élevé d'hospitalisation. Sur le plan de la tolérance, l’antiviral était plus fréquemment responsable de nausées et de vomissements, mais pas d'événements indésirables graves. Au vu de ces données, les auteurs concluent qu’un essai plus puissant est nécessaire pour justifier la poursuite de l’emploi de l’oseltamivir. Faible puissance méthodologique La Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) attire cependant l’attention sur le manque de puissance de cette étude, en écho à deux commentaires publiés dans la même édition du Jama. Ainsi, pour la SFPT, le taux d'hospitalisation de la grippe parmi la population témoin non traitée est très faible (0,6%). Du coup, le nombre total de patients inclus est bien trop faible pour pouvoir conclure. Pour ces spécialistes, « un essai prospectif nécessiterait environ 88 000 patients ». Si les auteurs de l'étude considèrent qu’un essai de grande envergure est nécessaire, c’est que, selon eux, si un bénéfice existe, il serait très faible. Enfin, autre élément de prudence par rapport à ces résultats, les patients pour lesquels les bénéfices de l’oseltavivir sont les plus importants (patients très âgés, patients transplantés ou très fortement immunodéprimés) sont sous représentés ici.
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