Pour cela, ils ont demandé à des parents de 24 bébés (filles et garçons), d’enregistrer pendant les 4 premiers mois de leur vie, les pleurs de leurs enfants, et de noter les événements susceptibles de les déclencher. Près de 40 000 pleurs ont ainsi été analysés. Les auteurs de cette étude ont alors recherché, grâce à des algorithmes d’apprentissage automatique, des corrélations entre les caractéristiques des pleurs et l’évènement qui les avaient déclenchés. Ensuite, Ils ont mené des expériences de playback où des auditeurs et auditrices adultes écoutaient une partie des pleurs enregistrés et devaient identifier leur cause. Les résultats ont, tout d’abord, montré qu’il n’y avait pas de différence entre les pleurs des garçons et ceux des filles, qui étaient "acoustiquement similaires", confirme l’Inserm, dans un communiqué qui accompagne la parution de cette étude publiée dans Communications Psychology, le 2 octobre dernier. L’étude confirme, par ailleurs, que les pleurs sont propres à chaque bébé. Ils possèdent une signature individuelle définie par "un ensemble de caractéristiques acoustiques spécifiques qui changent de manière prédictible avec l’âge, de sorte que l’individualité des pleurs des bébés soit préservée au fur et à mesure de leur développement". Par ailleurs, les analyses n’ont pas identifié de moyens de distinguer la cause des pleurs. Donc, selon cette étude, il n’existe aucune preuve que les pleurs des bébés communiquent leur cause. Et cela a été confirmé par le large échantillon d’auditeurs et d’auditrices (plus de 200 personnes), qui n’a pas réussi à identifier les causes des pleurs produits par les bébés. "A travers cette étude, nous voyons que les pleurs des bébés humains contiennent des indices acoustiques définissant une signature vocale propre à chaque bébé tout en codant de manière dynamique des états motivationnels et émotionnels. Nous n’avons pas identifié d’information quant à la cause des pleurs : il semble ainsi impossible de savoir pourquoi un bébé pleure rien qu’en l’écoutant", résume Nicolas Mathevon, responsable de cette étude. L’étude apporte en outre une autre information importante, qui est que l’intensité des pleurs du bébé apparaît corrélée au niveau de détresse du bébé. "Cette information est évidemment primordiale puisqu’elle renseigne sur le degré d’urgence à réagir aux pleurs", ajoute Nicolas Mathevon.
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