Prévention de la bronchiolite : le nirsévimab en pratique

15/09/2023 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Pour accompagner la mise à disposition, dès ce 15 septembre, du nirsévimab (Beyfortus) dans le cadre de la campagne de protection contre la bronchiolite chez les nourrissons, la Haute Autorité de santé (HAS) met à disposition des prescripteurs des "réponses rapides" sur l’utilisation de ce nouveau traitement préventif.

  Pour les autorités de santé, la mise à disposition de ce produit est justifiée non seulement sur le plan individuel – car l’infection à VRS peut entraîner des complications graves – mais aussi sur le plan de la santé publique, car la bronchiolite est responsable chaque année d’un taux important d’hospitalisations, et participe à l’engorgement des urgences pendant la période hivernale. La saison 2022-2023 a ainsi été particulièrement marquée avec plus de 73 000 passages aux urgences et plus de 26 000 hospitalisations. Le nirsévimab est un anticorps monoclonal. Il a obtenu une AMM européenne le 31 octobre 2022 et un avis favorable de la HAS pour son remboursement le 1er août dernier. Ce traitement vient s’ajouter au palivizumab (Synagis), un autre anticorps monoclonal, indiqué chez les enfants à risque élevé d’infection à VRS. Il s’administre en une seule injection intra musculaire, sur la face antéro-latérale de la cuisse. L’immunité maximale survient au 6e  jour et dure au moins 5 mois. Beyfortus doit être administré préférentiellement avant le début de l’épidémie, donc dès ce 15 septembre pour les nouveau-nés et nourrissons nés depuis le 6 février 2023 en France métropolitaine (pour les départements et régions d'outre-mer, les dates seront communiquées ultérieurement). Dans la mesure du possible, il est conseillé, pour les bébés nés à partir du 15 septembre 2023, de l’administrer avant la sortie de la maternité.
Pour les enfants à risque élevé d’infection au VRS éligibles au Synagis (palivizumab), la HAS précise "que ce traitement reste une option thérapeutique". Le nirsévimab peut être prescrit et délivré sur ordonnance par les médecins, mais aussi les infirmiers et les sages-femmes. "L’objectif est de faciliter la plus large administration possible du traitement avant le début de l’épidémie pour gérer efficacement la prévention de l’infection et réduire les hospitalisations des nouveau-nés et nourrissons", souligne la HAS, qui recommandait cet élargissement.

13 commentaires
6 débatteurs en ligne6 en ligne
Photo de profil de Eric Bernard
1,7 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
lu sur la fiche HAS: le profil de tolérance du nirsévimab semble comparable à celui du palivizumab sur la base de l’étude MEDLEY, malgré une incidence plus élevée dans le groupe nirsévimab que dans l
Photo de profil de Jean Denis Marzin
198 points
Médecine générale
il y a 1 an
Tout à fait d'accord avec Eric Bernard, mon analyse est que le but réel est de désengorger les urgences, pas de protéger le nourrisson. Une fois de plus on tente de nous faire prendre les vessies pour
Photo de profil de Marie-Caroline Rettori
389 points
Débatteur Renommé
Médecine générale
il y a 1 an
Je comprends le bénéfice collectif mais le bénéfice individuel non , je ne souhaite pas prescrire cet anticorps. faire courir un risque même infime à un nourrisson pour désengorger les urgences … comb
 
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