Le diabète est à l’origine d’une charge majeure sur les individus, les familles, les pays et leur système de santé et est à l’origine d’1 décès sur 8 ainsi que d’une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire, d’insuffisance rénale, de stéatose hépatique, de cécité, de cancer, etc. On sait que plusieurs facteurs alimentaires ont un rôle étiologique sur l’incidence du diabète de type 2, soit directement, par exemple via des modifications de la glycémie, de l’insulinorésistance, de la stéatose hépatique, de l’inflammation, du microbiome intestinal, soit indirectement via d’autres voies indépendantes de l’IMC ou médiées par une prise de poids. C’est le cas des boissons sucrées, de la viande transformée et de la faible consommation de céréales entières et de yaourts. Dans le cadre de l’étude Global Dietary Database, une équipe américaine a essayé de comprendre le risque, en termes de diabète de type 2, attribuable à 11 facteurs alimentaires dans 184 pays en 1990 et 2018. En 2018, une consommation sous-optimale de ces facteurs alimentaires est estimée responsable de 14.1 millions (Intervalle d’incertitude à 95% = 13.8 – 14.4 millions) de nouveaux cas de diabète de type 2, représentant 78.3 % (68.8 – 71.8 %) des nouveaux cas de manière globale. Les contributions les plus importantes à l’incidence du diabète de type 2 étaient attribuables à une consommation insuffisante de céréales entières (26.1 % ; 25 -27.1 %), à un excès de riz blanc raffiné et de farine (24.6 % ; 22.3 – 27.2 %) et à une consommation excessive de viande transformée (20.3 % ; 18.3 – 23.5 %). En fonction des régions, les contributions proportionnelles les plus importantes étaient trouvées en Europe Centrale, en Europe de l’Est et en Asie Centrale (85.6 % ; 83.4 – 87.7 %) ainsi qu’en Amérique Latine et dans les Caraïbes (81.8 % ; 80.1 – 83.4 %). Les contributions proportionnelles les plus basses l’étaient en Asie du Sud (55.4 % ; 52.1 – 60.7 %). Les proportions de cas de diabète de type 2 attribuables à l’alimentation étaient généralement plus importantes chez les hommes que chez les femmes et étaient inversement corrélées à l’âge. Le diabète de type 2 attribuable à l’alimentation était généralement plus important chez les sujets résidant en zone urbaine en comparaison des zones rurales et en fonction du niveau d’éducation, en dehors des pays à hauts revenus, de l’Europe Centrale, de l’Europe de l’Est et de l’Asie Centrale où les contributions les plus importantes l’ont été chez les résidents en milieu rural et chez les individus les moins éduqués. En comparaison avec les années 1990, le diabète de type 2 attribuable à l’alimentation a augmenté de 2.6 points de pourcentage (8.6 millions de cas en plus) en 2018 avec des variations dans ces tendances en fonction des régions dans le monde et des facteurs alimentaires. Ces données informent donc de manière claire sur les priorités nutritionnelles ainsi que sur les plans à mettre en place sur le plan clinique et en termes de santé publique afin d’améliorer la qualité de l’alimentation et réduire l’incidence du diabète de type 2 de manière globale.
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