Les incidentalomes surrénaliens sont en effet fréquents (prévalence d’environ 7 % dans la population générale après 50 ans) dont 30 % environ ont une sécrétion autonome de cortisol caractérisée par une augmentation discrète du cortisol sans signe clinique typique de syndrome de Cushing. Pour autant, ces syndromes de Cushing avec sécrétion autonome de cortisol (infraclinique) sont associés à une incidence supérieure de comorbidités, en particulier métabolique ou osseuse, et à une augmentation du risque de morbidité et de mortalité cardiovasculaire. Quelle conséquence cette sécrétion minime de cortisol a-t-elle sur les fonctions cognitives ? Une étude chinoise s’est donc intéressée à la fonction neurocognitive des patients ayant une sécrétion autonome de cortisol par un incidentalome surrénalien. Pour cela, ils ont recruté de manière prospective 63 patients ayant un incidentalome surrénalien dont 36 (âgés de 46.5 ± 10.5 ans) avaient un adénome surrénalien non fonctionnel et 27 (48.6 ± 9.1 ans) avaient une sécrétion autonome de cortisol. Ces patients ont eu toute une batterie de tests neuropsychologiques validés. Les patients qui avaient une sécrétion autonome de cortisol avaient une fréquence supérieure de troubles subjectifs de la mémoire (40.7 % vs 13.9 % ; p < 0.05) et une proportion supérieure d’altération cognitive mineure (22.2 % vs 2.8 % ; p < 0.05) en comparaison des patients qui avaient un adénome surrénalien non fonctionnel. De plus, les patients qui avaient une sécrétion autonome de cortisol par un adénome surrénalien avaient une moins bonne performance dans les domaines de mémoire de travail et de construction visio-spatiale en comparaison des patients ayant un adénome non fonctionnel (p < 0.05). La cortisolémie après freinage-minute était corrélée de manière négative avec la mémoire de travail et les domaines de construction visio-spatiale. Les performances sur la mémoire de travail et le visio-spatial se détérioraient parallèlement à l’augmentation de la cortisolémie après freinage minute (p < 0.05). L’analyse en régression multivariée a montré que le cortisol après freinage minute était un facteur de risque significatif pour l’altération de la mémoire de travail et le domaine visio-spatial de construction. Cette étude est donc la première à rapporter que la sécrétion autonome de cortisol est associée à une altération de la fonction cognitive. Cela justifie donc non seulement que cette fonction cognitive soit évaluée chez les patients ayant une sécrétion autonome de cortisol mais cette donnée pourrait également, si cela est confirmé, conduire à être plus vigilant chez ces patients et à en tenir compte pour les indications thérapeutiques.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus