Cancers : l’Europe recommande d’élargir les dépistages organisés

23/09/2022 Par Marielle Ammouche
Cancérologie
Elargissement des tranches d’âge pour le cancer du sein, ouverture du dépistage organisé à 3 nouveaux cancers …, l’Union européenne juge qu’il est urgent de changer les règles de dépistage actuellement en vigueur, et propose une nouvelle approche pour « dépister plus et dépister mieux ».

  L’Union européenne (UE) souhaite améliorer le dépistage des cancers. Il s’agit de « dépister plus et dépister mieux », affirme-t-elle, dans un communiqué daté du 21 septembre. Cette nouvelle approche, qui entre dans le cadre du plan européen de lutte contre le cancer, vise à « augmenter le nombre de dépistages, en couvrant plus de groupes cibles et plus de cancers » explique l’UE. Pour cela, elle bouscule les règes de dépistage qui sont actuellement appliquées, en élargissant les tranches d’âge pour le cancer du sein et en ouvrant le dépistage organisé à de nouveaux cancers. Pour les cancers qui faisaient déjà l’objet d’un dépistage systématisé en France (ceux du sein, du col de l’utérus et colorectal), l’objectif affiché est ambitieux : faire en sorte que 90 % de la population de l'UE éligible se voit proposer un tel dépistage d'ici 2025. Mais surtout, l’Europe recommande d’élargir le dépistage organisé à de nouveaux cancers : ceux du poumon, de la prostate et, dans certaines circonstances, de l'estomac. « Avec nos nouvelles recommandations, le programme européen de dépistage du cancer couvrira les types de cancer qui, ensemble, représentent près de 55 % de tous les nouveaux cas diagnostiqués dans l'UE chaque année », a souligné Stella Kyriakides, commissaire chargée de la santé et de la sécurité alimentaire.  En 2020, 2,7 millions nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués ; et plus de 1,3 million de décès liés à un cancer ont été dénombrés. Et on estime qu’un citoyen de l'UE sur deux développera un cancer au cours de sa vie.   Soutien financier Cette nouvelle recommandation a été rendue nécessaire, du fait des nouvelles données scientifiques concernant le dépistage des cancers – les précédentes recommandations datant de 2003- , mais aussi du retard pris a cause de la pandémie de Covid. « Le cancer est une priorité pour nous en matière de santé ! Au cours des deux dernières années, le Covid a fait des ravages dans la prévention, la détection et le diagnostic du cancer. Plus le cancer est détecté tôt, plus il peut faire une réelle différence en augmentant les options de traitement et en sauvant des vies. Et pour cela, nous devons renforcer le dépistage du cancer dans toute l'UE », a ainsi déclaré Margaritis Schinas, vice-présidente pour la promotion du mode de vie européen. Ce nouveau plan sera assorti d’un soutien financier de 38,5 millions d'euros dans le cadre du programme EU4Health et 60 millions d'euros dans le cadre d'Horizon Europe. En outre, la Commission proposera un financement supplémentaire pour le dépistage du cancer dans le cadre du programme 2023 EU4Health.  Plus précisément, l’Europe propose d’élargir la tranche d’âge pour le dépistage du cancer du sein aux femmes de 45 à 74 ans (contre 50 à 69 ans actuellement). Pour le dépistage du HPV, la recommandation est de le faire tous les 5 ans ou plus, chez les femmes âgées de 30 à 65 ans, en tenant compte du statut vaccinal contre le VPH. En France, il est conseillé pour toutes les femmes de 25 à 65 ans. Pour le cancer colorectal, l’UE appelle à la réalisation de tests de immunochimiques fécaux chez les personnes âgées de 50 à 74 ans suivis, éventuellement, d’une endoscopie/coloscopie. En France, un appel à ce dépistage est réalisé tous les 2 ans entre 50 et 74 ans. L’UE recommande aussi le dépistage organisé pour trois cancers supplémentaires : le cancer du poumon pour les gros et anciens fumeurs âgés de 50 à 75 ans ; le cancer de la prostate chez les hommes jusqu'à 70 ans sur la base d'un dosage de PSA et d'une IRM comme suivi ; et le cancer gastrique par un dépistage d'Helicobacter pylori et une surveillance des lésions précancéreuses de l'estomac dans les endroits où l'incidence du cancer gastrique et les taux de mortalité sont élevés. Enfin, l’UE souligne la nécessité d’un accès au dépistage égalitaire pour tous, et en particulier pour les personnes vulnérables sur le plan socio-économique, les personnes handicapées et celles vivant dans des zones rurales ou isolées. Elle souhaite aussi garantir les procédures de diagnostic, des traitements, un soutien psychologique, ainsi qu’un « suivi systématique régulier des programmes de dépistage, y compris des disparités, via le système européen d'information sur le cancer et le registre des inégalités en matière de cancer ».  

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