Covid : deux sociétés savantes appellent à la vaccination des femmes enceintes avec les vaccins à ARNm

09/03/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (Grig) encouragent à la vaccination, désormais autorisée, des femmes enceintes contre l’infection Covid-19, après le 1er trimestre de grossesse, et en privilégiant les vaccins à ARNm.

« Nous demandons à tous nos collègues d’informer les patientes et les centres de vaccination sur la possibilité d’une vaccination après le premier trimestre de la grossesse chez toutes les femmes enceintes qui le souhaitent », déclarent les deux sociétés savantes dans un communiqué commun. « Pour cela nous souhaitons une mise à disposition des vaccins dans les structures concernées et que les femmes enceintes soient intégrées officiellement à la liste des publics prioritaires pour la vaccination. » Depuis le début de l’année, ces deux sociétés savantes ont plaidé pour un élargissement de cette vaccination aux femmes enceintes. Et le 2 mars 2021, la Haute Autorité de santé (HAS) a fait évoluer sa stratégie vaccinale en précisant que « malgré l’absence de données suffisantes au cours de la grossesse, l’administration des vaccins contre la Covid-19 chez la femme enceinte n’est pas contre-indiquée. Cette vaccination doit être envisagée si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques pour la mère et le foetus. En particulier, les femmes enceintes de plus de 35 ans ou celles présentant d’autres comorbidités comme l’obésité ou le diabète ou les femmes enceintes susceptibles d’être en contact avec des personnes infectées du fait de leur activité professionnelle pourraient se voir proposer la vaccination. »

Pour le CNGOF et le Grig, les vaccins à ARNm (Comirnaty ou Moderna) doivent être privilégiés. « Le vaccin à ADN (VaccineAstraZeneca) n’est pas contre-indiqué mais il est plus fréquemment à l’origine d’une fièvre réactionnelle sans risque spécifique pouvant être traitée par paracétamol », précisent les spécialistes. Ils rappellent l’absence d’effet délétère foetal rapporté à ce jour, mais conseille d’éviter « de principe » une injection pendant le premier trimestre de grossesse. En outre, ils saluent la possibilité de vaccination par les sages-femmes : « Nous nous réjouissons que les sages-femmes puissent prescrire et administrer les vaccins anti-Sars-CoV-2 mais nous regrettons en revanche que les pharmaciens ne puissent réaliser cette injection. » Par ailleurs, les deux institutions encouragent les soignants à se faire vacciner, quel que soit le vaccin disponible. « Nous incitons très fortement les professionnels de santé à la vaccination avec n’importe quel type de vaccin. La vaccination nous parait médicalement, éthiquement et moralement indispensable », déclarent ainsi le CNGOF et le Grig.

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