Excellence scientifique, innovation, savoir-faire industriel sont 3 atouts dont la France peut se prévaloir pour attirer les investissements de recherche en santé. Mais notre pays reste handicapé par trop de lourdeurs, comme en témoigne son retard sur les objectifs de Lisbonne en matière d’investissements : tous secteurs confondus, l’effort de recherche global représente 2.1% du PIB pour un objectif de 3% (à atteindre en … 2010 !). Quelles propositions peuvent être faites pour rendre à la France la plénitude de son attractivité ? Les entreprises du médicament ont présenté leurs propositions lors du Pharmacité 2020.
Principal constat : la France dispose d’un savoir-faire exceptionnel, avec une très forte capacité d’innovation liée notamment à la grande liberté dont bénéficient les chercheurs dans le choix de leurs sujets de recherche fondamentale. Ainsi, le classement Thomson-Reuters 2017 des 25 institutions publiques contribuant le plus à faire progresser la science et la technologie dans le monde retient 4 institutions françaises dans son Top 15 : le CEA (2e), le CNRS (8e), l’Inserm (9e) et l’Institut Pasteur (15e). Et avec le Programme d’Investissement d’Avenir, plusieurs dizaines de milliards d’euros ont été investis dans la santé, se traduisant par la création de 6 Pôles de compétitivité, 7 Cancéropôles, 1 Génopôle et 7 Instituts Carnot, dont la mission est de favoriser la recherche partenariale et d’accroître le transfert de technologies vers les acteurs économiques.
Le tableau est donc loin d’être sombre, mais il est largement perfectible et la France pourrait prendre en exemple les Etats-Unis, la Suisse, l’Europe du nord ou le Japon pour créer un ou plusieurs clusters où, comme à Boston (Etats-Unis), se côtoient en permanence la recherche académique, la recherche privée et les investisseurs (voir encadré).
Comme souvent, la France souffre d’éparpillement, avec un trop grand nombre d’acteurs aux statuts différents placés sous des tutelles multiples, nuisant à la lisibilité et à l’accessibilité des offres de services. Cela engendre une inertie comme en témoigne le délai moyen de 17 mois pour un accord de licence contre...
6 mois en Europe . Pour remédier à cette situation handicapante pour le pays, les Entreprises du Médicament font diverses propositions suivant 3 axes :
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La nécessité d’un pilotage national et coordonné de la recherche afin de redonner aux acteurs de la visibilité et renforcer ainsi l’attractivité de la France et par voie de conséquence son indépendance sanitaire. Ce pilotage national placé sous l’autorité du Premier ministre doit porter une vision stratégique de long terme (5 à 10 ans). Parallèlement, le rôle de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) se doit d’être renforcé avec pour ambition de rendre plus efficace le dialogue permanent entre le public et le privé, entre le monde de la recherche et le politique.
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La fluidification et l’amélioration des performances de l’activité de transfert pour que les efforts de R&D profitent à tous. Une des propositions consisterait à créer un comité innovation auquel seraient associés les industriels et dont la mission serait d’évaluer le potentiel d’innovation et de valorisation des projets, notamment au cours de journées événements, les projets pouvant être évalués à partir d’une grille de due diligence (processus d’évaluation d’une entreprise au moment où celle-ci est en passe d’être cédée).
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La réconciliation des cultures de recherche publique et privée. Développer la culture entrepreneuriale des chercheurs est une saine ambition qui peut prendre forme grâce à une plus grande fluidité des carrières, avec des passages, voire des allers-retours, facilités entre public et privé.
La recherche partenariale qui doit ainsi se mettre en place est la solution pour rendre son attractivité à la France et pour transformer plus rapidement les découvertes en innovations, pour le plus grand bien des patients .
Dans la région de Boston, sur la côte est des Etats-Unis, se côtoient 18 des 20 plus grandes firmes pharmaceutiques mondiales, jouxtant l’Université de Cambridge et le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ce cluster attire :
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Plus de 730 entreprises dans le « Life Science Corridor »
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Près de 70 000 emplois, dont 25 000 chercheurs
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Près de 7 milliards de $ de Venture capital dans des entreprises de santé
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