Lutte contre le tabagisme : "ne pas briser la dynamique"

29/10/2020 Par Marielle Ammouche
Pneumologie Santé publique
La tendance, ces dernières années est à la baisse de la consommation de tabac en France. Mais la crise sanitaire pourrait compromettre cette évolution positive. Le lancement du Mois sans tabac, en Novembre, est l’occasion d’informer et de mobiliser les personnes désirant arrêter de fumer, ainsi que l’ensemble des acteurs du sevrage tabagique.
 

Outre les conséquences directes liées à l’infection, la pandémie de Covid-19 a eu de nombreuses conséquences indirectes. La hausse de la consommation de tabac en est une. « La situation inédite que nous vivons actuellement et qui a imposé aux Français de se confiner entre les mois de mars et de mai a eu des conséquences sur les comportements de santé et sur le recours aux soins, explique ainsi Geneviève Chêne, Directrice générale de Santé publique France. L’enquête CoviPrev que nous avons initiée au moment du confinement nous apprenait alors qu’environ un quart des fumeurs déclarait avoir augmenté sa consommation de tabac, et que cette hausse moyenne était de 5 cigarettes par jour ». A l’occasion du lancement du Mois sans tabac, dont c’est la 5ème édition, elle appelle donc à ne pas « briser la dynamique qui a contribué à la baisse historique du tabagisme en France, avec 1,9 million de fumeurs en moins entre 2014 et 2019 ». Cette opération annuelle, menée chaque mois en Novembre, en partenariat avec le Ministère des solidarités et de la santé et l’Assurance maladie, consiste à accompagner les personnes qui souhaitent  arrêter de fumer. Elle repose sur l’idée qu’un mois d’abstinence multiplie par cinq les chances d’arrêter de fumer définitivement, en diminuant fortement la dépendance et les symptômes de manque. Mois sans tabac représente un vrai succès, puisque les éditions précédentes ont comptabilisé 784 000 inscriptions à ce grand défi collectif (plus de 200 000 en 2019). Près de 380 000 fumeurs ont fait une tentative d’arrêt suite à la première édition de Mois Sans Tabac. Et un an après l’opération, environ 6% à 10% des anciens fumeurs étaient toujours abstinents, contre généralement 3 à 5% pour des tentatives d’arrêts sans aide extérieure.

  Un nouveau programme renforcé, sur 40 jours Pour cette édition 2020, Santé publique France lance une innovation : un programme d’accompagnement en 40 jours. Véritable outil de coaching, il est composé de deux phases...

 10 jours de préparation et 30 jours de défi. Chaque jour seront proposés des conseils, des activités, ou des challenges pour accompagner les participants. Ce programme est disponible dans le kit #MoisSansTabac, en stories #monprogrammesanstabac sur la page instagram de tabac info service, ou par mail. Par ailleurs, le site Tabac info service, et l’application d’e-coaching Tabac info service ont été repensés pour faciliter la navigation et l’information. Le Mois sans tabac fait partie d’un ensemble de mesures prises  pour lutter contre le tabagisme : hausse du prix du tabac, interdiction de vente aux mineurs, remboursement des substituts nicotiniques… Ainsi, en 2019, plus d’un million de personnes en France ont eu recours aux substituts nicotiniques pour arrêter de fumer, un chiffre qui a triplé en 2 ans, grâce à leur remboursement. Les professionnels de santé les prescrivent aussi plus couramment : en 2019, près de 100 000 professionnels de santé différents ont prescrit des substituts nicotiniques à leurs patients, un nombre en augmentation de près de 60 % en 2 ans.

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Stéphanie Beaujouan

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