La narcolepsie est une maladie neurologique rare caractérisée par une somnolence excessive en journée et une difficulté à rester éveillé. Elle est liée à une perte de neurone producteur d’hypocrétine. Jusqu’à présent, les traitements de cette pathologie chronique restaient limités et peu efficaces. En outre, comme on ne sait pas produire de l’hypocrétine de synthèse, ils visent à stimuler la vigilance en agissant sur les transporteurs de dopamine.
Pour élargir les possibilités thérapeutiques, une équipe de chercheurs internationale, menée par Yves Dauvilliers (Inserm/Université de Montpellier), s’est intéressée au Solriamfetol, un médicament qui non seulement inhibe les transporteurs de la dopamine mais également ceux de la noradrénaline, qui est également impliquée dans la régulation de l’éveil. Ces auteurs ont donc mis au point un étude de phase 3 en double aveugle, dans laquelle 240 patients narcoleptiques ont été suivis durant 12 semaines. Les participants ont été répartis en groupes de 60 patients traités soit par différentes doses de Solriamfetol, soit par un placebo. Ils ont été interrogés sur l’évolution de la somnolence au quotidien ; et des tests de mise en situation ont aussi été réalisés, durant lesquels les patients devaient lutter contre la somnolence dans une ambiance propice à cette dernière. Les chercheurs ont alors pu observer que les patients recevant une dose quotidienne de 150mg ou de 300mg de Solriamfetol parvenaient à lutter contre la somnolence pendant environ 20 minutes contre 10 sans traitement, soit 2 fois plus longtemps. Les médicaments prescrits actuellement n’améliorent cette vigilance que de 2 à 3 minutes. Et cette efficacité a perduré durant les 12 semaines de traitement, sans nécessiter d’augmentation de dose et avec peu d’effets secondaires. "En leur permettant de mieux résister à la somnolence, le Solriamfetol s’avère donc un médicament très prometteur pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de narcolepsie mais également pour les autres pathologies associées à une somnolence, comme le syndrome d’apnées du sommeil, pour lequel il présente la même efficacité", précise Yves Dauvilliers. Afin d’évaluer son efficacité et son innocuité dans le temps, les chercheurs ont lancé un nouvel essai clinique d’un an. L’étude publiée a été réalisée grâce au financement de Jazz Pharmaceuticals, qui détient la licence de développement et d’exploitation du Solriamfetol.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus