Des chercheurs français ont mis au point un nouveau vaccin BCG recombinant qui, chez la souris, apparait plus immunogène que le BCG actuel.
Malgré la chute globale de son incidence dans le monde, la tuberculose reste responsable de 1,8 million de décès par an. Et si le vaccin BCG, constitué d’une souche de Mycobacterium bovis atténuée, apparait très efficace chez l’enfant, il "ne protège pas suffisamment les adultes, notamment contre la tuberculose pulmonaire, la forme la plus transmissible", rappelle l’Institut Pasteur. Des chercheurs de cet institut se sont donc attachés à mieux connaitre les mécanismes qui caractérisent l’interaction de M. tuberculosis avec les cellules immunitaires de l’hôte, pour envisager le développement d’un meilleur vaccin. Ils ont ainsi mis en évidence l’existence d’un système de sécrétion de la bactérie, nommé ESX-1, qui permet le déclenchement de la réponse immunitaire innée visant à éliminer la bactérie. Or, le BCG est dépourvu de ce système. Les chercheurs de l’unité de Pathogénomique mycobactérienne intégrée de l’Institut Pasteur, dirigée par Roland Brosch, ont donc mis au point une souche recombinante de BCG capable d’induire le même type de réponse immunitaire que M. tuberculosis, en y exprimant le système de sécrétion ESX-1 de Mycobacterium marinum, une mycobactérie aquatique peu virulente. "Le mécanisme clé est le contact établi entre les constituants de la bactérie et le cytosol, le milieu intérieur de la cellule hôte, alors que le BCG conventionnel reste prisonnier dans une vacuole et communique peu avec le cytosol de la cellule hôte", explique Roland Brosch. Les premiers résultats, réalisés sur la souris, sont prometteurs : les réponses immunitaires innées et adaptatives sont qualitativement et quantitativement améliorées ; et les souris vaccinées avec cette nouvelle souche ont été mieux protégées contre une infection ultérieure par M. tuberculosis que des souris vaccinées avec le BCG conventionnel. "La souche obtenue reste d’une virulence atténuée, ce qui fait d’elle un bon candidat vaccin", ajoute l’institut Pasteur. Un brevet a été déposé et les auteurs de ces travaux espèrent pouvoir prochainement réaliser des essais chez l’homme.
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