Retarder la 2ème dose de vaccin anti-Covid ? Un danger, selon l’Académie de médecine

13/01/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

L’Académie nationale de médecine se montre réservée face à la possibilité de retarder l’injection de la deuxième dose de vaccin contre le Sars-CoV-2. Dans un communiqué daté du 12 janvier, elle estime qu’il faut se conformer "autant que possible" au schéma vaccinal prescrit par le fabricant, et ne différer l’injection de la seconde dose "que si les circonstances l’exigent" (manque de doses disponibles), avec un dépassement maximal de 3 semaines. Cet élargissement du délai devant être réservé aux personnes âgées de moins de 50 ans et ne présentant aucun facteur de risque de forme grave de Covid-19. Si l’administration tardive d’une injection de rappel ne compromet pas son efficacité, il existe pourtant des risques potentiels, selon les académiciens. Ils craignent, en particulier, la persistance d’un taux d’immunité faible, voire insuffisant, qui serait augmenté du fait avec l’accroissement des semaines supplémentaires précédant la seconde injection. Cela pourrait même, en cas d’obtention d’une couverture vaccinale élargie, mais fragilisée par un faible niveau d’immunité, constituer un terrain favorable au développement de variants échappant à la vaccination. En outre, les académiciens soulignent la possibilité d’un "risque individuel d’aggravation par 'anticorps facilitants'" qui "survient chez une personne ayant un faible taux d'anticorps neutralisants, le report de la deuxième injection prolongeant cet état de réceptivité accrue". L’Académie de médecine conseille donc de respecter le délai de 21 et 28 jours entre les 2 injections, surtout pour les personnes à risque. Elle préconise aussi de renforcer les mesures barrières pour que toute personne vaccinée évite d’être infectée avant l’administration de la seconde dose, et d’évaluer l’impact de cet élargissement sur l’augmentation du nombre de personnes primovaccinées chaque semaine. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) s’était déclarée favorable à l’élargissement du délai de la 2ème dose vaccinale jusqu’à 42 jours, pour les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna. Le laboratoire BioNTech a cependant rappelé que le taux d’efficacité du vaccin, de 52% après la première dose, s’élève à 95% lorsque la deuxième dose a été administrée à 21 jours, mais ne garantit pas un taux d’efficacité aussi élevé si la seconde injection est différée au-delà.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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