Cette croissance est liée à l’augmentation de la prévalence de l’obésité (7,6 millions de personnes actuellement), mais aussi à une plus large accessibilité de l’offre (avancées techniques, remboursement sécurité sociale…). Ces interventions sont au nombre de trois : la sleeve gastrectomie, le bypass gastrique et l’anneau gastrique. Elle est indiquée en cas d’échec du traitement médical, quand l’état de santé de la personne souffrant d’obésité sévère ou morbide risque de se dégrader si rien n’est fait pour lui permettre de perdre du poids. Cependant, il s’agit d’une intervention lourde, avec des risques opératoires non négligeables, mais aussi des conséquences importantes sur le mode et la qualité de vie, et sur le plan psychologique. "Elle demande donc un suivi à vie", rappelle le rapport. Un échec des politiques de prévention Les auteurs de l’Igas soulignent que la hausse de cette chirurgie révèle aussi l’échec de notre politique de prévention dans ce domaine, ainsi que "les limites de la prise en charge médicale de ces patients et une faible régulation d’ensemble des prises en charge". Ils constatent plusieurs problèmes. Outre le fait que certaines indications sont "excessives ou mal posées", il existe des "lacunes significatives" dans la préparation des personnes et dans le suivi post-opératoire. Ainsi, "la moitié des personnes opérées ne seraient pas suivies ou insuffisamment, alors que c’est une condition pour prévenir certains risques et optimiser les effets de la chirurgie", précise le rapport. "Les niveaux de suivi et de régulation institutionnels de cette chirurgie ne sont pas la hauteur des enjeux de santé publique et de sécurité sanitaire, eu égard au manque de suivi et de contrôle de l’activité, à la faiblesse des moyens statistiques de connaissance des modalités de prise en charge de l’obésité, ainsi qu’à l’insuffisance d’analyses épidémiologiques, cliniques et médico-économiques du service rendu et des effets collatéraux de la chirurgie", déplorent les auteurs de l’Igas. Renforcer les Centres spécialisés de l’obésité L’organisme fait au total 33 propositions pour améliorer la situation. Elle souhaite la mise en place d’un plan d’actions sur la base de ce rapport. Il s’agit tout d’abord de reconnaître l’obésité comme une maladie chronique à part entière, ce qui permettra de réaliser des études pour mieux évaluer l’efficacité clinique et médico-économique de sa prise en charge. La mission souhaite renforcer la pertinence des opérations de chirurgie bariatrique pour améliorer la qualité de vie à long terme des personnes obèses (régime d’autorisation multicritère sur le modèle des cancers, études, développement de registres, recommandations HAS…). En outre, les auteurs préconisent de mieux encadrer l’offre et améliorer la coordination des soins. En effet, "faute de mise en œuvre de certaines dispositions importantes de leur cahier des charges par manque de pilotage, d’outils et de financement, les Centres spécialisés de l’obésité (CSO) créés par le plan obésité 2011- 2013 n’ont, à cet égard, que partiellement réussi à articuler les différentes modalités d’intervention", précise le texte. La mission souhaite donc donner un nouvel élan à ces CSO, en leur donnant plus de moyens. Enfin, il apparait nécessaire de mieux accompagner les personnes obèses sévères et morbides et développer les parcours de santé. Une attention particulière sera portée aux "perdus de vue".
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