Augmentation majeure de la consommation de psychotropes chez les enfants
Ainsi, entre 2014 et 2021, les données montrent une hausse de la consommation de psychotiques de 48,54%, de 62,58% pour les antidépresseurs, de 78,07% pour les psychostimulants, et même de de 155,48% pour les hypnotiques et sédatifs.
Cette tendance est aussi présente lorsque l’on regarde la prévalence de la consommation de psychotropes entre 2010 et 2021. Celle-ci a ainsi explosé, avec une hausse de 35% pour les hypnotiques et les anxiolytiques, de 179% pour les antidépresseurs, de 114% pour les antipsychotiques, et de 148% pour les psychostimulants.
L’année 2021 a été particulièrement marquée par cette évolution, avec une augmentation de 16% pour les anxiolytiques, de 224% pour les hypnotiques, de 23% pour les antidépresseurs, et de 7,5% pour les antipsychotiques.
Selon les auteurs du HCFEA, des dizaines de milliers d’enfants sont concernés. Et "ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevés) avec ceux observés au niveau de la population générale", affirment-ils. Ils soulignent, par ailleurs, l’originalité de cette tendance française : "Alors qu’à l’étranger, on observe des effets de pallier voire une diminution de la médication chez les plus jeunes, on constate en France entre 2010 et 2019 que les prescriptions de méthylphénidate (ritaline) ont augmenté de +116%, alors que les consultations en CMPP ont été divisées par 4."
"Les chiffres sont inquiétants", a commenté auprès de l'AFP, la secrétaire d'Etat à l'Enfance, Charlotte Caubel.
Cette évolution est à mettre en relation avec les difficultés que connait la pédopsychiatrie en France, déchirée entre une augmentation des demandes de soins - en lien avec la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, et l'éco-anxiété - et une insuffisance de moyens pour y répondre, en particulier concernant les thérapies non médicamenteuses. Cela "fait craindre un risque de substitution des aides psychothérapeutiques, éducatives et sociales recommandées en première intention, par des pratiques médicamenteuses".
"Les médicaments n'arrivent qu'en dernière instance et en complément, confirme à l’AFP la vice-présidente du HCFEA, Sylviane Giampino. Or il s'avère que des enfants peuvent prendre des psychotropes et ne pas accéder à ces aides complémentaires." "Tout le monde nous dit 'on ne sait pas où adresser les enfants car tout est saturé'. Pendant ce temps l'enfant grandit, moins bien, les symptômes s'installent, s'aggravent", ajoute cette psychologue de l'enfance.
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