« Environ 4 millions de personnes présentent un asthme, dont 5 à 10 % un asthme sévère qui nécessite une prise en charge pneumologique, notamment afin d’avoir accès à des thérapies ciblées », a rappelé le Pr Rahérison-Semjen (SPLF). Un collectif d’experts de cet organisme, de la Fondation du Souffle et d’autres sociétés savantes et associations de patients, a élaboré, avec le soutien des ministères chargé des sports et de la transition écologique et le Laboratoire AstraZeneca, un livre blanc contenant 33 propositions pour améliorer la prise en charge de ces patients (1). Le document recommande la mise en place d’une surveillance épidémiologique de l’asthme, la réalisation systématique d’un examen du souffle, la labellisation des applications sur l’asthme. Il rappelle aussi la nécessité que tout asthmatique passant aux urgences voit un pneumologue, et préconise la mise en place d’un programme de retour à domicile (Prado) chez les patients hospitalisés pour asthme sévère. Autre mesure utile pour les pneumologues : sensibiliser obstétriciens et sages-femmes afin de prévenir le risque d’interruption des traitements de fond pendant la grossesse, « les femmes enceintes asthmatiques étant parfois négligées », a mentionné le Pr Rahérison-Semjen. Un accompagnement personnalisé Les bienfaits du sport chez les asthmatiques sont rappelés et il est proposé de développer un mooc à destination des encadrants sportifs sur « asthme et sport » et de rembourser l’activité physique adaptée chez les asthmatiques les plus sévères. Par ailleurs, l’asthme étant mal connu des enseignants, il est préconisé « de développer une culture de l’asthme au sein de la communauté éducative » : campagnes pour dédramatiser le recours aux traitements anti-asthmatiques, promotion de la formation à la santé respiratoire. Les pneumopédiatres, ayant participé à la rédaction du livre blanc, ont aussi plaidé pour l’instauration d’un référent maladies chroniques dans tous les établissements scolaires. Une autre dimension importante, développée dans le livre blanc, concerne la lutte contre la précarité, les catégories sociales défavorisées souffrant davantage d’asthme pour des motifs multiples (logement mal adapté, exposition professionnelle, obésité et tabagisme plus répandus...). « Le livre blanc met aussi en avant l’éducation thérapeutique des patients, a précisé le Pr Rahérison-Semjen, et insiste sur la dimension environnementale de la maladie asthmatique : lutte contre le tabagisme, pollution, financement des conseillers médicaux en environnement intérieur ou CMEI ». « Il a d’ailleurs déjà fait bouger les choses sur ce plan », s’est félicitée le Pr Rahérison-Semjen. En effet, il a conduit une députée de Seine-Maritime du groupe Agir-Ensemble, Agnès Firmin Le Bodo, par ailleurs pharmacienne, à faire enregistrer à l’Assemblée le 29 septembre 2021 une proposition de loi visant à améliorer l’habitat des patients asthmatiques ou de ceux souffrant de maladie respiratoire (2). Sont envisagés dans ce texte, qui pourrait être mis à l’agenda parlementaire 2021, un financement national et pérenne des CMEI, la systémisation de la réalisation d’un audit environnemental au domicile des patients asthmatiques, l’inclusion de la moisissure dans les critères d’insalubrité des bâtiments, un accès facilité pour les travaux d’assainissement avec la création d’un crédit d’impôt pour améliorer logements et bâtiments en cas de moisissure.
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