Une procédure en dommages-intérêts a été lancée contre l'État par d'anciennes patientes porteuses du dispositif contraceptif Essure, responsable selon elles de multiples pathologies. Elles souffrent de multiples pathologies qu'elles imputent au dispositif Essure (saignements, douleurs, forte fatigue, réaction allergique, dépression...) et ont décidé de demander dommages et intérêts. Des ex-porteuses du dispositif contraceptif souhaitent que l’Etat reconnaisse sa faute dans l’affaire et viennent de se regrouper pour lancer une procédure commune. Tout commence en février. Ces femmes demandent à Agnès Buzyn, alors ministre, qu'elle "reconnaisse la faute de l'Etat" et qu'elle "les indemnise" dans un délai de deux mois sous peine de saisir la justice administrative. Mais suite à l’absence de réponse du ministère de la Santé, elles ont décidé de passer à l’action. "L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), et auparavant l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), ont méconnu leurs obligations", considère Me Caroline Paris, qui défend quatre de ces femmes. "C'est-à-dire qu'elles n'ont pas exercé comme elles le devaient leur pouvoir de police sanitaire", alors que la "toxicité" du contraceptif aurait dû être décelée dès avant la mise sur le marché, poursuit l'avocate.
Dans le cadre de cette procédure, les requérantes ont notamment fait réaliser une étude auprès du laboratoire Minapath, basé à Villeurbanne près de Lyon, qui prouve selon elle la "toxicité" des implants. Ce rapport relève "une désintégration in vivo de la soudure du dispositif et un relargage dans le corps des femmes de fortes particules métalliques, dont de l'étain", a affirmé leur avocate, qui a également évoqué d'autres expertises médicales à l'appui de cette requête, qui établiraient "un lien causal manifeste entre le relargage toxique et l'inflammation des tissus qui sont en contact". En avril, près de 70 patientes ont déposé une plainte pénale après des effets indésirables du produit dont Bayer a cessé la commercialisation en Europe en 2017. Le dossier est en cours d'analyse par le pôle santé du parquet de Paris. Commercialisé en France en 2002, le dispositif avait été placé sous surveillance renforcée en 2015 par l'ANSM. Dans cette affaire, le laboratoire est par ailleurs visé depuis 2017 par une action de groupe au civil regroupant plusieurs centaines de patientes.
Le 20 août, le géant allemand de la pharmacie a annoncé qu'il allait débourser 1,6 milliard de dollars pour clore "90% des près de 39.000 plaintes" déposées contre Essure aux États-Unis. Cet accord n'a pas d'effet sur les procédures engagées dans les autres pays. [avec AFP]
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