Le directeur de la Cnam appelle les médecins libéraux à ne pas faire le "choix de la colère"
Quelques jours après la suspension des négociations de la future convention médicale, le directeur de la Cnam tente d'éteindre l'incendie, alors que les tous les syndicats appellent à manifester le 14 février devant le Sénat. Dans une tribune parue dans Le Figaro, Thomas Fatôme appelle ces derniers à faire "le choix de la négociation" plutôt que celui de la "colère". "L’escalade pénalisera toutes les parties prenantes, aux premiers rangs desquels les patients", met-il en garde.
Le directeur de la Cnam fustige les médecins qui mettent en avant "des revendications tarifaires extravagantes voire indécentes, diffusent sur les réseaux sociaux le mépris voire la haine d’autres professions de santé, et poussent très explicitement au déconventionnement, c’est-à-dire à une rupture irresponsable avec un système solidaire qui permet l’accès aux soins de tous". Une allusion au mouvement Médecins pour demain. "Je pense que l’immense majorité des médecins libéraux ne se reconnaît pas dans ces caricatures, poursuit-il. Et j’appelle les médecins et les syndicats représentatifs qui veulent construire l’avenir de la médecine de ville à défendre le vrai visage de la profession."
La reprise des négociations conventionnelles doit permettre de trouver "un compromis", "qui valorise à sa juste valeur l'investissement des médecins" et qui "garantisse aussi aux Français que l'accès aux soins va s'améliorer dans ce pays, avec des engagements réciproques", soutient Thomas Fatôme. "Des solutions existent", affirme le directeur général, rappelant les propositions de la Cnam : revalorisation du forfait patientèle médecin traitant de 30% dans les zones sous-denses, financement des assistants médicaux, majoration des soins non programmés, diminution des charges administratives et des "consultations inutiles"…
Thomas Fatôme défend par ailleurs le principe du "contrat d'engagement territorial", proposé mi-janvier par la caisse aux syndicats, mais rejeté par ces derniers en raison des nombreuses "contraintes" imposées aux libéraux. Il vise à "reconnaître l'investissement des médecins libéraux qui s'engagent sur leur territoire et inciter leurs confrères à les suivre dans cette démarche collective", soutient le directeur de la Cnam.
"Aux médecins libéraux, je souhaite dire qu’il y a un espace pour un accord ambitieux, assis sur un investissement significatif de l’assurance maladie, assure-t-il. Nous devons prouver que la médecine de ville est en mesure de répondre à la crise d’accès aux soins qui secoue nos territoires. Nous sommes des partenaires. Nous jouons dans la même équipe", insiste-t-il.
[avec LeFigaro.fr]
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