16 mars 2020. 35 millions de téléspectateurs ont les yeux rivés sur leurs écrans, suspendus aux annonces du Président de la République, Emmanuel Macron. Dès le lendemain, le 17 mars, le pays sera sous cloche, les déplacements seront réduits, les magasins non-essentiels, rideaux fermés. Objectif : éradiquer ce virus inconnu venu de Chine. "La sidération se mêlait alors à un combat acharné contre le virus", s’est remémoré Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France. Deux ans après, la France n’est toujours pas parvenue à se débarrasser du Sars-CoV-2, et de ses multiples variants. Depuis plusieurs jours, une reprise épidémique a même été constatée, notamment dans certains territoires, comme dans les Hauts-de-France. Deux ans après, les professionnels de santé – hospitaliers et libéraux – demeurent pleinement mobilisés face au Covid-19, bien que les mesures de restriction, qui ont marqué notre quotidien depuis les 730 derniers jours, ont été en partie levées ce lundi. La FHF organisait ce jeudi 17 mars une Journée d’hommage aux soignants, à un mois de l’élection présidentielle. "Une date qui marque un temps de recul, de célébration, a souligné en introduction Frédéric Valletoux. Comme une parenthèse au milieu de l’urgence." Une journée pour "traduire la parole et le vécu de tous les acteurs de santé", "montrer la pluralité de l’expérience du Covid", mais aussi pour "se projeter vers l’avenir". Cette épidémie est "avant tout une histoire de femmes et une histoire d’hommes", a rappelé le président de la FHF, qui a tenu à valoriser le rôle des soignants dans cette lutte. "Nous avons tous dû faire preuve d’une grande combativité pour maintenir le système à flot." "La nation vous doit sa continuité", a ajouté Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'Autonomie, qui représentait le Gouvernement, le ministre de la Santé n’ayant pas pu se libérer ce matin.
Durant toute la matinée, des témoignages de soignants, mais aussi de citoyens, se sont succédé. Des témoignages qui "suscitent encore en chacun de nous beaucoup d’émotions", a reconnu Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse national de l’Assurance maladie. Ce vaste travail a été initié par l’Institut Covid-19 Ad Memoriam, fondé en mai 2020 par la Pr Laëtitia Atlani-Duault dans l’objectif de "garder trace et mémoire de la pandémie" et "de tenter d’apprendre de cette expérience", en "nourrissant les politiques publiques". "Cette épreuve nous a tous changés collectivement et individuellement. Deux ans de crise sanitaire éprouvante, usante, historique, qui auront eu le mérite de nous rassembler", a estimé Frédéric Valletoux. Mais aujourd’hui "les soignants, comme les Français, attendent que des leçons soient tirées de la crise." Cette épidémie aura en effet montré les limites et "la fragilité" du système de santé, longtemps considéré comme "le plus performant du monde", a-t-il ajouté. Un système "à bout de souffle". Frédéric Valletoux a souhaité ainsi faire de cette Journée d’hommage, une "interpellation" à l’intention du futur Président, reconnaissant cependant qu’une journée "ne suffirait à balayer l’ensemble des défis qui attendent la santé et l’autonomie". Souhaitant ouvrir un "quinquennat utile pour la santé", le président de la FHF et 55 organisations des secteurs sanitaire et médico-social ont donc invité les candidats à l’élection à s’exprimer devant les acteurs de la santé, réunis à Paris. Six d’entre eux ont répondu présent (Anne Hidalgo, Éric Zemmour, Yannick Jadot, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Fabien Roussel). Ils présenteront leurs propositions pour le système de santé (hôpital public, déserts médicaux, etc.) et répondront aux questions des soignants dans la salle. Vous pouvez suivre en direct ce Grand Oral sur Egora.fr tout au long de la journée.
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