Fin des années 70. Jeune médecin installé depuis peu de temps, je suis appelé auprès d'une patiente d'âge mûr présentant de violentes douleurs lombaires. Arrivé à son domicile, elle m'informe avoir pris une gélule de Doliprane qui ne l'a pas soulagée. En attendant d'avoir un diagnostic plus précis et pour atténuer la symptomatologie douloureuse, je pratique une injection intramusculaire de Voltarène et m'enquiers auprès de la famille s'ils ne disposent pas d'un antalgique plus puissant que le Paracétamol. Son mari me dit être bien soulagé par du Glifanan (glafénine). Il dispose d'une boîte dans son armoire à pharmacie. Je conseille donc à ma patiente d'en prendre un comprimé sur le champ. Environ 5 minutes après la prise, ma patiente présente une pâleur...
soudaine, s'accompagnant de sueurs, puis d'une perte brutale de connaissance. Pouls et tension sont imprenables, orientant vers un choc anaphylactique à la glafénine. À l'époque, pas de stylo autoinjectable d'adrénaline type Anapen. Le SAMU le plus proche est à plus de 70 km. Pas de SMUR local. Fouillant dans ma trousse d'urgence, je sors 2 ampoules de Soludecadron que je lui fais rapidement en IM. Au bout de quelques minutes, qui m'ont paru être une éternité, je vois ma patiente reprendre des couleurs, le pouls redevenir perceptible, la TA remonter à 9. Puis, au bout d'un quart d'heure, une communication est à nouveau possible. Cette patiente n'a jamais voulu se faire hospitaliser et j'avoue que cette situation m'a occasionné une des plus grandes peurs de ma vie de médecin. Quelques années plus tard , la Glafénine était retirée du marché....
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Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus