"Nombreux sont les Français qui sont nés à des périodes très particulières ; périodes qui sont parfois festives (cas de la période de Noël, du 1er de l’an…..). Chez certains, ces dates qui n’ont pas été choisies les perturbent car leur anniversaire est souvent éclipsé par ces événements. Néanmoins, il est difficile de ne pas accepter cette situation car nous ne sommes pas maîtres de « ce choix ». En ce qui me concerne, je suis né mi-juillet, période de vacances par excellence. Or donc, cette année-là, je profite de quelques jours de congés pour aller me reposer dans une résidence en bord de mer près de chez moi. Ma femme s’est alors empressée de me faire la surprise d’inviter ce jour que je redoute toujours (il est difficile d’accepter l’inexorable décompte des années), des vacanciers logeant dans la même résidence que la nôtre. "Il était courbé et se précipitait sur moi avec un regard désespéré" Après avoir achevé un repas très copieux, nous nous sommes réunis dans le salon pour poursuivre certaines discussions très politiques. Cependant, un personnage que je ne connaissais que très peu n’avait pas les mêmes opinions que nous sur l’abondance du repas. En effet, ce denier considérait qu’il n’avait pas assez mangé, et discrètement il s’est faufilé dans la cuisine pour aller se sustenter.
Quelques minutes plus tard, notre glouton arrivait près de nous, et avait un comportement très bizarre. En effet, il avait une attitude très surprenante : il était courbé et se précipitait sur moi en ayant un regard désespéré. Il ne m’a fallu que quelques secondes pour comprendre les raisons de ce comportement. Ce « malheureux » avait avalé de manière rapide une crêpe. Or cette dernière avait changé de voie, et avait obstrué la trachée. J’étais en face donc d’une personne qui avait fait une fausse route. Dès lors, il était impossible pour moi de rester insensible vis-à-vis de cette détresse ; cela d’autant plus que tout le monde savait pertinemment que j’étais médecin, et qu’il était de mon devoir d’intervenir. Aussi je me suis, tel un automate, précipité vers cette personne en grande détresse (il commençait à devenir bleu). Je me suis positionné à l’arrière de son buste, et j’ai commencé à effectuer une pression sur l’épigastre (manœuvre d’Heimlich). Durant cette action, je me suis posé de nombreuses questions très pessimistes : « Est-il possible que je n’y arrive pas (il avait en effet une importante corpulence) ? » ; « Comment j’allais gérer la situation en cas de décès ? ». Bref, durant mon intervention de nombreuses questions négatives ont généré un stress intense, mais aussi une détermination dans mon action. Après une période que je jugeais interminable (dans des situations de stress le temps paraît très long) notre glouton a recraché sa crêpe. Il a rapidement retrouvé ses esprits, et quelque peu gêné par cette situation, il s’est rapidement enfui sans même me remercier... Il est vrai que la star de la soirée c’était moi, et non lui ; raison qui a conduit à cette disparition. Après cet intermède bref, mais intense, nous nous sommes tous regardés. Quelque peu frustrés par cet événement malencontreux, et sans aucune parole, nous avons décidé de nous quitter. Notre patient improvisé m’a quelque peu permis de prendre conscience de mes attributions, et de l’étiquette professionnelle qui est collée en permanence sur mon dos. Il est difficile d’être tranquille même durant sa période de vacances qui sont pourtant très méritées."
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