"Cette lettre reprenant les premiers mots du poème de Boris Vian n’aura pas le même titre car ce n’est pas un déserteur qui vous parle mais un spécialiste libéral et responsable", écrit le Dr Bruno Perrouty, président des Spécialistes-CSMF, au Président de la République. Alors que les négociations sur la future convention médicale doivent reprendre début janvier, le temps d’une courte pause festive, le neurologue de Carpentras lance un appel au chef de l’Etat : "Il faut que vous décidiez de faire un geste fort pour donner les moyens à cette convention de remobiliser les médecins libéraux en reconnaissant leur rôle incontournable dans la prise en charge de la santé des Français." "Les premiers échanges de ces négociations montrent qu’il y a une prise de conscience de part et d’autre de la responsabilité que nous portons à l’égard des Français, énonce le syndicaliste dans sa lettre. La notion d’expertise médicale semble reconnue dans un fonctionnement coordonné avec des délégations de tâche pour que tous nos concitoyens aient accès à un médecin traitant et aux médecins spécialistes dans des délais raisonnables et que la médecine libérale puisse répondre à la problématique des soins non programmés." Devant l’espoir porté par les praticiens de ville, le Dr Perrouty appelle à ne pas "les décevoir". Aucune enveloppe n’a en effet été fixée dans le cadre des discussions, suscitant l’inquiétude des représentants de la profession.
Déplorant que la France ait perdu sa place parmi les meilleurs systèmes de santé du monde, du fait "d’un appauvrissement programmé par une gestion de la démographie médicale inconséquente et par des contraintes budgétaires inappropriées", le neurologue assure que les praticiens libéraux sont prêts à "accepter une politique de droits et de devoirs, à condition que vous décidez de donner les moyens à la médecine libérale de tout simplement soigner", lance-t-il à Emmanuel Macron. "Monsieur le Président, si vous avez eu le temps de lire cette lettre, répondez aux attentes des médecins libéraux et reconstruisons ensemble un système de santé au service de nos concitoyens."
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M A G
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