L'écrivaine atteinte de la maladie de Charcot vient d'être euthanasiée en Belgique

02/10/2017 Par Catherine le Borgne
Ethique

Anne Bert, qui souffrait d'une sclérose latérale amyotrophique (SLA) et défendait la liberté de "choisir sa fin de vie" en France, a été euthanasiée lundi matin dans un hôpital belge, "comme elle l'avait souhaité".

L'écrivaine de 59 ans, qui avait déjà interpellé les candidats à la présidentielle en janvier, a souhaité faire évoluer les mentalités et la législation française, avec "Le tout dernier été" (Fayard), un livre qui évoque son "combat" pour un départ choisi. Anne Bert s'est éteinte lundi matin peu après 9heures en Belgique, a indiqué sa fille dans un appel téléphonique à l'AFP, information confirmée peu après par son éditeur Fayard. Romancière et ancienne éditrice, Anne Bert résidait en Charente-Maritime. Son livre, un récit intime blâmant les "conservateurs qui affirment que la vie doit être vécue jusqu'au bout de l'enfer", doit être publié le 4 octobre. Anne Bert avait prévenu quelques semaines avant sa mort qu'elle ne serait "plus là pour sa parution". Aucun traitement curatif n'existe pour l'affection dont elle souffrait, diagnostiquée chez elle en octobre 2015. La loi française autorise depuis 2016 la "sédation profonde et continue" jusqu'au décès, une administration de substances anti-douleur qui s'apparente à un droit à être endormi sans être réveillé. Mais elle s'applique uniquement aux malades déjà en phase terminale et n'autorise pas l'euthanasie active, c'est-à-dire l'administration d'un produit provoquant directement la mort. Cette législation "répond plus aux préoccupations des médecins qu'aux droits des patients qui souhaitent ne pas aller au terme de leur maladie incurable ou accepter d'insupportables souffrances", regrettait Anne Bert dans sa lettre ouverte aux candidats à la présidentielle. "Endormir un malade pour le laisser mourir de faim et de soif est-il réellement plus respectueux de la vie que d'y mettre fin par l'administration d'un produit létal ?", poursuivait-elle. "Je veux mourir en paix, avant d'être torturée", écrit-elle dans son livre, "passer la frontière pour fuir l'interdit". Elle avait choisi de mourir en Belgique où elle était suivie depuis décembre. Dans ce pays, l'euthanasie active est autorisée depuis 2002 pour les patients souffrant d'un mal incurable et qui ont formulé leur demande "de manière volontaire, réfléchie et répétée". [Avec AFP]

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Pierre Nevians

Pierre Nevians

Non

A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

0 commentaire
5 débatteurs en ligne5 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17