Les faits remontent au mois de septembre en Franche-Comté. Face aux douleurs et à l’état de santé sa mère, âgée de 62 ans, qui se dégradait, une jeune femme décide d’appeler le 15. D’après les enregistrements que France 3 a pu consulter, le premier appel est passé à 15h22. Elle indique alors à une opératrice que sa mère a mal au bras gauche depuis une dizaine de minutes, qu’elle est très pâle et qu’elle a des difficultés à respirer. Quelques minutes plus tard, elle sera prise de vomissements. Le médecin régulateur qui prend le relai lui demande si sa mère a des problèmes de digestion. Sa fille lui répète, à ce moment, plusieurs fois que sa mère souffre d’hypertension et qu’elle prend un traitement pour cela et insiste, d’après la chaîne locale, sur des douleurs continues dans le bras gauche. “On va la voir puisqu’elle ne se sent pas bien. Vous savez, il y a beaucoup de gastros en ce moment", lui répond le médecin cité par France 3. Une ambulance est envoyée sous une heure. 17 minutes plus tard, à 15h39, la jeune femme rappelle pour demander où en est l’ambulance, précisant que sa mère est de moins en moins bien. On lui indique que l’ambulance est partie cinq minutes plus tôt. La séxagénaire ne respire plus La jeune femme passe un troisième appel juste avant 16h, à 15h52 : sa mère ne respire plus. La famille commence un massage cardiaque en gardant un opérateur au téléphone, qui envoie une équipe médicale en plus d’une ambulance. A 16h, le mari de la victime prend le relai et rappelle, une nouvelle fois, le Samu pour savoir où en est l’équipe. “Depuis tout à l'heure qu'on nous mène en bateau. Dans 5 minutes il arrive... Moi je veux les bandes. Si elle décède ce sera de votre faute", prévient-il.
France 3 précise que les enregistrements dévoilent également un autre échange, entre le médecin régulateur et un médecin réanimateur “senior” quant à un potentiel transfert de la victime par hélicoptère jusqu’au CHU de Besançon. “Le temps de vol et les chances de survie de madame Greffier sont discutés pendant près de 3 minutes”, cite France 3. “Ça fait 100 minutes, ça me paraît... 62 ans... Je pense que ça me paraît très compliqué. Ça fait déjà 40 minutes qu'elle s'est arrêtée. On va être à 130 ou 140 minutes, à 62 ans. Je passe un coup de fil mais ça me paraît irréalisable en terme de timing", détaille ainsi le médecin en réanimation. La sexagénaire est décédée d’un infarctus. Sa fille a déposé plainte pour non-assistance à personne en danger, mais la plainte a été requalifiée par la police en homicide involontaire. Il existe, à l’heure actuelle, un seul centre d’appels du 15 pour toute la Franche-Comté. La famille demande l’ouverture d’un second pour couvrir le nord de la région.
[Avec France 3]
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